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Forte mobilisation pour la ferme Uhartia de Barcus

Plus de 300 personnes se sont retrouvées, ce vendredi après-midi, devant la gendarmerie de Mauléon, pour soutenir Cathy Chabalgoity. Poursuivie pour "entrave à l’application de la réglementation" après qu’un abattage préventif de canards ait été empêché sur la ferme Uhartia de Barcus, en avril dernier, l'éleveuse a été une nouvelle fois convoquée.

Depuis le début de l'affaire, le refus d'abattre les canards sains a été soutenu par des élus, consommateurs et paysans. © Bob EDME
Depuis le début de l'affaire, le refus d'abattre les canards sains a été soutenu par des élus, consommateurs et paysans. © Bob EDME

Malgré la pluie et le froid, plus de 300 personnes sont venues montrer leur soutien à Cathy Chabalgoity, devant la gendarmerie de Mauléon, dès 14 heures, heure de la convocation. L'audition s'est terminée au bout de trois heures et demi d'interrogatoire.

Éleveuse de la ferme Uhartia de Barcus, elle est poursuivie pour entrave à l’application de la réglementation. En avril dernier, une mobilisation citoyenne avait empêché l’abattage préventif de 1 800 canards, programmé par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) dans le cadre du dernier épisode de grippe aviaire. Une enquête avait été ouverte par le parquet de Pau.

Après une première convocation au printemps par la gendarmerie, Cathy Chabalgoity a été de nouveau convoquée pour une audition libre. Elle a pu être accompagnée de son avocate Anne-Marie Mendiboure. Panpi Sainte-Marie, du syndicat ELB, dénonce un "acharnement" et se demande pourquoi l'éleveuse doit être aujourd’hui "réentendue". L’entrave à l’application de la réglementation constituant un délit, elle risque de l'amende au procès, si le dossier n'est pas classé sans suite.

Cathy Chabalgoity a pu compter sur le soutien de paysans, producteurs et politiques. Arnaud Villeneuve, maire de Tardets, et Michel Etchebest, maire de Mauléon, étaient présents. Chargé de l’économie et développement des territoires au sein de la Communauté d’agglomération Pays Basque, ce dernier a affirmé du soutien du conseil exécutif.

Cessions d'activités

Jusqu’au bout, le syndicat ELB ira "soutenir les éleveurs qui ont pris la responsabilité de préférer des mesures de bon sens sanitaire et paysan à des politiques de gestion du risque qui font plus de dégâts sur les élevages - les petits en particulier - que la maladie elle-même".

De plus, Panpi Sainte-Marie pointe les retards dans le versement des indemnités aux éleveurs de canards. Avec pour conséquence, la cession d’activités d’éleveurs "découragés" par les difficultés dans les Landes, selon ses informations. Pour le syndicaliste d’ELB, l’industrialisation de la filière est à l’origine du problème. Et il en est convaincu, "il y a moyen de vivre avec la grippe aviaire".