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Le nouveau projet de Marbella rassure

Le projet de réaménagement de la plage de Marbella de Biarritz a été à nouveau étudié et devrait se limiter pour l'essentiel au confortement des falaises. Les opposants sont rassurés.

Habitants et usagers de Marbella ont suivi de près la présentation du nouveau projet, lundi 7 août.
Habitants et usagers de Marbella ont suivi de près la présentation du nouveau projet, lundi 7 août.

La municipalité de Biarritz a pris un virage à 90 degrés. Elle l’a pris en un temps record. Lancé dans un chantier d’envergure de confortement de falaises et d’aménagement de la plage de Marbella, la Ville a revu sa copie après que les usagers des lieux, notamment les surfeurs, s’en soient émus. Ce lundi, elle a présenté aux premiers concernés le nouveau projet qui se veut moins "invasif".

Mi-juillet, le maire Michel Veunac appelait de ses voeux à la sérénité : un vent de colère s’était levé sur Biarritz après la publication, ce printemps, d’une image présentant les futurs travaux de la dernière plage sauvage de la commune. Un collectif aux 8000 "likes" s’était constitué en quelques jours : le Collectif Sauvons Marbella. Au début du mois d'août la brise marine a déjà retrouvé ses quartiers dans la cité balnéaire.

Les opposants au projet initial sont conscients que personne ne peut prédire du devenir de la vague naturelle, dans une zone où les aléas de l’érosion sont de l'ordre de 50 cm à 1 m par an. Ils sont tout de même rassurés par la tournure que prennent les choses. Il faut dire que la municipalité a tout fait pour ne pas raviver les braises et a présenté le nouveau plan aux représentants du collectif en privé avant d’organiser la réunion de ce 7 août.

"Nous sommes sur un tout autre projet", explique Nicolas Carpentier de la société Antea, chargée d’élaborer le dossier technique. Le projet initial comprenait une promenade basse et un enrochement entraînant la disparition de la plage nord. Aujourd’hui, on parle de confortement de la falaise "tout en étant le moins invasif possible". L’actuel escalier au sud, serait le seul accès à la plage.

"Maladresse"

Cela ne s’est pas fait sans mal. L’étude technique du projet est reprise à zéro, les travaux reportés de quelques mois, alors que la première ébauche avait été votée à l’unanimité par le conseil municipal en mars 2016. Ce n'est qu'à la publication du document graphique que les critiques ont surgi. M. Veunac reconnaît la "maladresse" de cette présentation. Son adjoint aux travaux Patrick Destizon l’explique par la volonté de la mairie de présenter les fonctionnalités des ouvrages, sans rentrer dans les détails.

Lors de la réunion organisée par la municipalité, en revanche, le projet définitif a été salué par les opposants. Ce qui ne les empêche pas de suivre de près son évolution. "Pour nous, chaque mètre compte", relève Julien Paulet, porte-parole du collectif soucieux de préserver la vague de Marbella.

Il explique la réactivité de la municipalité par le fait que le collectif a rassemblé beaucoup de personnes - elles étaient près 250 au pique-nique de dimanche dernier -. Mais également par l’intérêt qu’a manifesté la Ville pour l’accueil des épreuves de surf des Jeux Olympiques 2024. Or, Marbella a servi de plage d’entraînement lors du dernier championnat du monde. "Il ne faut pas oublier qu’on bétonnait un spot de surf", insiste Julien Paulet mettant en avant le paradoxe. A présent, lui et ses camarades attendent de la mairie que les voies de communication restent ouvertes.

  

Un projet livré en 2019

Validé par la majorité municipale et le Collectif Sauvons Marbella, le nouveau projet devra techniquement être défini par la société girondine Antea d’ici le mois d’octobre. Suivront ensuite plusieurs mois de procédure administrative, puis l’enquête publique au printemps. Les travaux ne devraient débuter qu’à l’automne 2018, une fois la saison estivale terminée. La réalisation devrait être finalisée en juin 2019.

La phase de concertation ayant été réalisée en février dernier, la municipalité n’envisage pas de la renouveler. Elle a tout de même promis aux représentants du collectif de leur présenter une ébauche du projet plus abouti cet automne. Les Biarrots pourront par ailleurs apporter leur contribution pendant l’enquête publique. Le coût initial des travaux était estimé à 2 millions d’euros, il devra être réévalué une fois le dossier technique finalisé.