Goizeder TABERNA

Après la mort de Kepa del Hoyo, l'urgence d'une solution

Le décès du prisonnier basque a avivé la demande de modification de la politique carcérale.

Rassemblement pour dénoncer le décès de Kepa del Hoyo, lundi à Iruñea.  © Jagoba MANTEROLA/ARGAZKI PRESS
Rassemblement pour dénoncer le décès de Kepa del Hoyo, lundi à Iruñea. © Jagoba MANTEROLA/ARGAZKI PRESS

Kepa del Hoyo est le 18ème détenu indépendantiste basque ayant trouvé la mort entre quatre murs, depuis 1981. Alors qu’il se trouvait en détention depuis 20 ans, à 700 km de sa famille, sa mort a mis en évidence l’urgence d’une solution à la situation des prisonniers basques. Une situation caractérisée par l’éloignement, la dispersion et l’isolement.

"Il est plus que nécessaire et urgent d’en finir une fois pour toute avec la dispersion", a réagi l’association des familles de prisonniers. Aujourd’hui, mardi, elle rencontrera comme tous les ans en cette période le président la Communauté autonome basque, Iñigo Urkullu, au sanctuaire de Loyola (Gipuzkoa). Après lui avoir transmis en mains propres son rapport annuel, elle prendra la parole devant les médias sur le cas de Kepa del Hoyo.

Une feuille de route, du concret, c’est ce qu’a réclamé de son côté le représentant de la coalition abertzale de gauche, Arnaldo Otegi, "pour libérer les prisonniers". Un processus qui devrait être porté par tous les acteurs sociaux et politiques basques.

Droit commun

Le parti de la gauche abertzale Sortu, - qui a convoqué un rassemblement devant le Consulat d’Espagne à Bayonne (19 heures) - a également pointé du doigt la politique carcérale réservée aux prisonniers basques, dont les conséquences seraient "[le] stress, [les] maladies pouvant malheureusement aller jusqu'à entraîner la mort, comme ça a été le cas pour Kepa del Hoyo".

Condamné à 30 ans de prison pour son implication au sein du groupe indépendantiste ETA, à ce jour, il aurait pu prétendre à une mise en liberté puisqu’il avait accompli le 2/3 de sa peine… si le droit commun lui avait été appliqué. Cela n’a pas été le cas. Or, au Pays Basque Nord, depuis quelques années, un consensus s’est créé autour de la nécessité de mettre de côté les politiques d’exception appliquées dans les prisons françaises comme espagnoles.

Tel a été l’objet des rencontres du 10 juillet dernier entre une délégation basque et des représentants des plus hautes institutions de la République, à Paris. Une démarche qui s’est consolidée avec le désarmement d’ETA du 8 avril dernier.