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1938 : la mémoire sortie de terre

Les restes de sept évadés de la prison d’Ezkaba, proche de la capitale navarraise, ont été exhumés. Des lycéens en ont été les témoins grâce à un programme lancé par le Gouvernement de Navarre.

Les fouilles de Burutain devraient s'achever ce jeudi. © Gouvernement de Navarre
Les fouilles de Burutain devraient s'achever ce jeudi. © Gouvernement de Navarre

Les corps d’au moins sept personnes ont été retrouvés à Burutain. Ceux de détenus de la tristement connue prison d’Ezkaba qui s’étaient enfuis en 1938, au début du régime franquiste. Les fouilles de ces derniers jours a permis de les sortir de terre ce mercredi 12 avril. L’annonce a été faite sur place par les représentants du Gouvernement de Navarre en présence d’élèves, dans le cadre d’un programme nommé "Memoriadun eskolak" (écoles dotées de mémoire, basque).

Le travail mené par l’association Aranzadi et le Gouvernement local, ainsi que la participation d’un témoin âgé de sept ans lors des faits ont permis la découverte. Le chantier a été mené par le médecin légiste Paco Etxeberria.

"Nous voulons que la mémoire de ce qui est arrivé soit intégrée dans l’éducation des élèves, en développant les valeurs de respect et de vivre ensemble, à travers la résolution pacifique des conflits et le respect des droits humains", a présenté Ana Ollo, la conseillère du gouvernement. Les élèves ont eu droit au témoignage de la petite-fille d’un des fugitifs qui avaient été assassinés alors qu’ils tentaient de passer en territoire français.

Le fort d’Ezkaba est connu pour l’évasion de 1938, lors de laquelle 795 personnes avaient participé. Deux cent six d’entre elles avaient été tuées pendant la fuite et 586 de nouveau arrêtées. Quatorze d’entre elles avaient été exécutées. Trois seulement auraient réussi de traverser les Pyrénées.

L’exécutif navarrais a pris en charge le travail que réalisaient auparavant les familles et les associations. Il a notamment permis la localisation de cette fosse de Burutain. Cette démarche s’inscrit dans la préservation de la mémoire historique a pour objectif de répondre à l’exigence de vérité, de justice et de réparation des familles de victimes de la répression de 1936.