Virginie Bhat

Car à pattes, un chemin vers l'école

Ce mardi matin, à l’initiative de l’association Terre Buissonnière et de la ville de Bayonne, "Car à pattes" a été inauguré sur une ritournelle d'enfants pour que les écoliers puissent se rendre à pied à leur école Jules-Ferry et Sainte-Agnès. Encadrés de parents.

Ce n'était pas carnaval ce mardi matin, à Bayonne, mais "Car à Pattes". ©Aurore Lucas
Ce n'était pas carnaval ce mardi matin, à Bayonne, mais "Car à Pattes". ©Aurore Lucas

Une cohorte d'enfants, de parents, deux musiciens qui ont créé une ritournelle pour la circonstance, un géant de l'association Kilika... Ce matin, de nouvelles lignes piétonnes ont été inaugurées à Bayonne. Nom de code : "Car à pattes".

C’est un projet pilote que mène, depuis la dernière rentrée scolaire, Terre Buissonnière avec la Ville de Bayonne. L’idée qui a germé au sein de l’association est de troquer quatre roues pour deux chaussures, amener à pied les enfants et favoriser ainsi les déplacements doux dans la cité.

Terre Buissonnière a d’abord réalisé un diagnostic à l’automne dernier et scruté la circulation aux abords des deux établissements primaire Jules-Ferry et Sainte-Agnès. L’association a par la suite lancé une enquête auprès des parents d’élèves pour connaître leurs modes de déplacement domicile-école, les freins pour ne pas venir à pied…

"Nous avons déterminé les lignes que pourraient emprunter les enfants et les arrêts où les uns et les autres se rejoindraient pour poursuivre leur chemin ensemble vers les écoles et ces arrêts sont marqués à la peinture au sol", explique Solène Colosimo, de Terre Buissonnière.

Parents engagés

Ce sont des parents qui encadrent les enfants. Sans leur engagement, pas de ligne "Car à pattes" ! Ils tiennent à jour un agenda commun selon leur disponibilité du matin. Car pour l’heure, l’initiative reste matinale.

Jusqu’à présent, trois lignes "Car à pattes" sont en service. L’une est même prise en charge par un triporteur d’un parent d’élève. Doté de quatre places, il transporte les deux enfants de la famille, un de leurs camarades. Reste donc une place disponible. Avis aux amateurs !

"Nous en sommes aux balbutiements, prévient Solène Colosimo. Trois familles empruntent une seconde ligne qui amène les enfants à Jules-Ferry et Sainte-Agnès. Mais ce n’est pas toujours facile selon la disponibilité des parents : les écoles n’ont pas les mêmes horaires de rentrée le matin." Enfin, une quatrième ligne n’est pas encore concrétisée.

L’initiative piétonnière entre plein pot dans le cadre de l’Agenda 21 engagé par la commune. "C’est une alternative à la voiture. Elle doit être pérennisée, commente Martine Bisauta, adjointe à l’environnement. Il y a des changements de comportements : davantage de vélos, certains sont bien équipés pour transporter les enfants… On l’observe aux abords des écoles."

Et l’élue de faire un retour vers le passé : "Cela existait : je me souviens de madame Roberts qui conduisait un rang d’enfants à l’école Saint-André ! Il y a eu le Pedibus. On les réactualise." Comme quoi... certaines recettes sont encore bonnes pour la planète.