Caroline MALCZUK

La justice donne raison à la société Kukuxumusu

Le juge du tribunal d’Iruñea a tranché sur le procès opposant les marques Kukuxumusu et Katuki Saguyaki. Il interdit à la deuxième, condamnée pour non respect de la propriété intellectuelle, de reproduire ou modifier les dessins de l’univers Kukuxumusu.

Marko a réagi avec son trait à la connaissance du verdict. ©Marko
Marko a réagi avec son trait à la connaissance du verdict. ©Marko

Le juge du tribunal de commerce d’Iruñea a statué sur le procès opposant la société Kukuxumusu à la marque Katuki Saguyaki. Le publiciste Ricardo Bermejo, actuel propriétaire de Kujuxumusu, avait attaqué en justice Mikel Urmeneta, père de la marque et désormais à la tête de Kabuki Saguyaki, pour non respect de la propriété intellectuelle. Il lui reprochait plus particulièrement d’avoir transformé, copié ou adapté des dessins de l’univers Kukuxumu. Alors que les droits de ces derniers lui ont été cédé en 2014, lors du rachat de l’entreprise alors en grandes difficultés financières.

En condamnant Katuki Syguyaki, le juge donne donc raison à Ricardo Bermejo. Et demande à la nouvelle marque de Mikel Urmeneta de cesser la transformation, la copie ou l'adaptation des dessins de l’univers Kukuxumusu, quelle que soit le support. Il ordonne de retirer de la vente et de rappeler tee-shirts et autres produits dans lesquels sont incorporés les dessins incriminés, afin de les détruire. Cela comprend également les brochures, les catalogues, les listes de prix, la publicité...

Le juge indique également qu’il faudra "compenser les dommages causés à Kukuxumusu par la violation de la propriété intellectuelle". Le montant a été déterminé par un rapport de M.Azqueta et correspondrait à 21,12% des ventes nettes des produits contrefaits. Ce montant se base sur ce qu’aurait dû payer Kabuki Saguyaki pour exploiter légalement les dessins de l’univers Kukuxumusu.

Une "décision hallucinante"

En février, lors de l’ouverture du procès, Mikel Urmeneta redoutait déjà ce jugement et plaidait pour la liberté de créer. "Nous devrons réinventer et faire des choses différentes de ce que nous dictent notre imagination et notre conscience. Ce serait emprisonner notre cerveau, détruire notre imagination. C’est ridicule, kafkaïen." Il a vingt jours pour faire appel de cette décision.

Pour le dessinateur Marko, qui a fait partie des premiers crayons de la marque Kukuxumusu, c'est une "décision hallucinante" et un "manque de respect à la liberté d'expression". Condamner les artistes qui sont à l'origine du projet, c'est un comble, alors que l'artiste est "la clé du marché". Mais Marko l'assure, lui et ses comparses vont continuer à créer, dessiner et avancer. Malgré tout.