Bénédicte Saint-André

Les faucheurs de chaise souhaitent un procès digne de leur non

Pour Bizi !, le procès du 9 janvier à Dax ne sera pas celui du militant Jon Palais mais bel et bien celui de l'évasion fiscale. Et l'organisation de la journée est à la hauteur du raisonnement. 

Les candidats à la présidence ont débattu à quelques pas du tribunal de Dax. © Isabelle MIQUELESTORENA
Les candidats à la présidence ont débattu à quelques pas du tribunal de Dax. © Isabelle MIQUELESTORENA

"Ce sont les banques qui devraient être sur le banc des accusés", estime Julien Bayou, porte-parole d'EELV et un des nombreux soutiens de Jon Palais pour le procès du 9 janvier à Dax. Le militant de Bizi ! est assigné par la BNP Paribas pour "vol en réunion". Entendre par là un vol de quatorze chaises dans une agence parisienne en octobre 2015. L'action n'est autre qu'une réquisition citoyenne pour le mouvement altermondialiste qui voulait dénoncer l'évasion fiscale organisée par les banques, via leurs filiales off-shore. "Rendez les milliards, on rendra les chaises". 

Selon les militants, ce procès est donc en toute logique celui de l'évasion fiscale. Et la ville de Dax, du tribunal au carreau des Halles, une tribune providentielle pour diffuser leurs idées, en pleine échéance électorale. Ainsi, de l'organisation de la journée au parterre de soutiens, de la patte de Txetx à la figure iconique de Jon Palais, tous les ingrédients du procès ultra-médiatisé, d'aucuns diraient politique, sont d'ores et déjà réunis.

De 10h30 à midi au carreau des Halles de la station thermale, se tiendra un débat sur l'évasion entre candidats à la présidentielle : Yannick Jadot, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou ou encore Jean Lassalle. Une fresque géante sera par ailleurs réalisée. L'après-midi sera "festive et revendicative" avec l'évolution du procès en temps réel et les témoignages de Jon Palais et de ses avocates, là encore triées sur le volet. Sa défense sera en effet assurée par Eva Joly et sa fille Caroline. Et si la première n'est pas reconnue pour ses qualités oratoires, son intégrité et ses combats anti-corruption sont en revanche très plébiscités.

Deux batailles en parallèle 

A la barre hors tribunal, des personnalités tout aussi reconnues enchaîneront les interventions, le sociologue Edgar Morin, le philosophe Patrick Viveret et sa "sobriété heureuse", les politiques José Bové ou Benoît Hamon, l'économiste et membre d'Attac Geneviève Azam, le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel et bien d'autres. Conférences gesticulées et concerts sont également prévus.

 

Ainsi, deux batailles se livreront en parallèle. La première est juridique, et vu l'incongruité de l'assignation, Bizi ! peut véritablement s'assoir dessus. La seconde, plus porteuse est celle de l'opinion, autour d'une idée phare "la solution pour la transition écologique et sociale est dans les paradis fiscaux". Et là, le mouvement a comme une longueur d'avance…

Pour participer, c'est ici.

Pour relire l'interview de Julien Bayou, c'est