Bénédicte Saint-André

Nouveau départ pour "La Semaine du Pays Basque"

Jean-Philippe Ségot est le nouveau propriétaire du titre. Laissant (loin) derrière lui Hubert de Caslou et sa ligne éditoriale "nauséabonde". 

Jean-Philippe Ségot © DR
Jean-Philippe Ségot © DR

Le 3 octobre est une journée qui fera date pour Jean-Philippe Ségot. Le tribunal de commerce de Bayonne a validé son offre de reprise de "La Semaine du Pays Basque". Le tribunal administratif de Pau rejetait quant à lui le référé des opposants à l’EPCI. "Je suis dans le même état d’esprit que le futur lehendakari Jean-René Etchegaray. Dans les deux cas, tout reste à construire mais les fondations sont solides", s’amuse-t-il.

Cette reprise fait suite à une période mouvementée pour l’hebdomadaire, né voilà vingt-trois ans et dont la ligne éditoriale était devenue "nauséabonde, aux relents intégristes" selon les mots de Jean-Philippe Ségot. Un virage amorcé par l’ancien propriétaire du titre Hubert de Caslou et qui avait ému nombre de lecteurs et de personnalités locales entraînant une chute des ventes de 12% selon les chiffres de février dernier et une liquidation judiciaire.

Le même Hubert De Caslou dont les pratiques ont été dénoncées de manière très circonstanciée dans le blog "Bisque, bisque, basque !". L’ancienne plume du Canard Jean-Yves Viollier et Antton Rouget, journaliste du cru qui sévit aujourd’hui à Mediapart, ayant en effet mis à jour la "nébuleuse de Caslou".  A savoir "des sociétés autonomes qui n’ont aucune activité si ce n’est celle de rémunérer leur propriétaire", explique Jean-Yves Viollier. "Et l’aigrefin de s’enrichir sur le dos des salariés".

Le retour de la Marquise 

Pour l’heure, l’affaire n’est pas portée devant les tribunaux mais relève selon lui du pénal. Quatre salariés ont quant à eux attaqué leur ancien patron devant les Prud’hommes. Jean-Philippe Ségot préfère néanmoins se tourner vers l’avenir, annonçant une nouvelle ligne éditoriale basque et humaniste. "Ce titre est une carte de visite importante pour le Pays Basque, un miroir dans lequel il se regarde et doit pouvoir se reconnaître."

La Marquise de vérité fera elle aussi son retour dans les colonnes. Mais exit le focus Lasserre-Brisson, les Ostia et Chipstarrak. Devenu patron, l’homme semble en effet avoir mis de l’eau dans son calice. "Ils ont fait leur temps", confie-t-il. L’impertinente se penchera désormais sur la nouvelle génération de politiques, les Mathieu Bergé à Bayonne, Maider Arosteguy à Biarritz, Manuel de Lara à Saint-Jean-de-Luz, Chantal Kehrig à Hendaye ou encore Vincent Bru le fameux maire de Cambo "Un-Bru-de-sa-personne". "Comme pour les guignols, le baptême est douloureux au début et finalement, ils sont contents d’en être."

La nouvelle formule de la Semaine sera en kiosque le 14 octobre prochain. Trois actionnaires, journalistes dans l’ancienne équipe, entourent le nouveau propriétaire. Il s’agit d’Axel Brücker, Stéphane Micoud et Pierre Lasterra. Le fondateur de l’hebdomadaire Roland Machenaud venant enrichir les rangs des éditorialistes. "Que des journalistes reprennent les commandes d’un journal est une très bonne nouvelle", conclut Jean-Yves Viollier.