Bénédicte Saint-André

Max Brisson évincé du secrétariat départemental LR

Nicolas Patriarche remplace Max Brisson à la tête du secrétariat départemental Les Républicains. Une victoire en demi-teinte pour MAM. 

Max Brisson remplacé au secrétariat départemental LR. © Isabelle MIQUELESTORENA
Max Brisson remplacé au secrétariat départemental LR. © Isabelle MIQUELESTORENA

Mardi matin, Max Brisson reçoit un coup de téléphone de Michèle Alliot-Marie. Le soir même, le bureau politique du parti Les Républicains (LR) remplacera huit secrétaires départementaux dont celui des Pyrénées Atlantiques. Le voilà prévenu. "Il est clair qu'elle a insisté fortement pour ce renouvellement", explique-t-il. 

Dans la foulée, Nicolas Sarkozy lui annonce également son remplacement. "Il m'a remercié pour mon action et m'a bien précisé avoir nommé un successeur Brisson-compatible. Il m'a assuré de son soutien et de son amitié, et m'a dit que je pourrai en faire état à d'autres moments".

Pour les initiés, cette phrase dessine en filigrane un couperet en forme de compromis. MAM aura eu sa tête mais au sein du parti tout le monde sait que Nicolas Patriarche, actuel maire de Lons, est gougyste et que Jean Gougy, ancien secrétaire départemental, n'a jamais été un proche de la famille Marie. Un gentil coup de traître en somme, car pour l'emporter Nicolas Sarkozy ne craint pas l'oxymore.

Avant les primaires

Le calendrier maintenant : "Il est évident que j'aurais préféré passer la main après les présidentielles", confie Max Brisson. Mais ce renouvellement intervient avant les primaires et ce n'est pas anodin. MAM réfléchit à une éventuelle candidature. Et selon les observateurs, elle prendrait plus de voix à Alain Juppé qu'à Nicolas Sarkozy. Quoi de mieux que le départ de Max Brisson en cadeau de remerciement ? 

Car ses relations avec MAM sont extrêmement tendues et ce depuis 2001, date à laquelle Max Brisson rejoint Didier Borotra, l'ennemi juré du père Marie pour les municipales biarrotes. De quoi relativiser le poids de son soutien à l'EPCI dans cette éviction. 

Ce dernier précise néanmoins : " Déjà en 2001, elle a obtenu mon exclusion du parti (RPR, ndlr) sur le motif que j'avais rejoint une liste comprenant des abertzale. Des séparatistes basques pour utiliser le vocabulaire parisien de l'époque. Ma position était beaucoup plus nuancée. Ils condamnaient la violence et acceptaient le pacte municipal local. Quant à moi, je suis favorable à une gouvernance Pays Basque et ce n'est pas nouveau. Nous divergeons clairement sur ce point. Et l'EPCI en est l'exemple le plus récent".

Une certaine liberté

L'EPCI, également pierre d'achoppement avec "l'ami Claude Olive". Et si ce dernier n'a vraisemblablement pas appuyé son éviction, il n'aurait pas non plus œuvré pour son maintien. Quant aux législatives, Max Brisson ignore si cette échéance a ajouté à son départ forcé. "Ma candidature n'est pas exclue. Celle de MAM non plus et je ne serai pas candidat contre elle" assure-t-il. L'investiture de la sixième circonscription interviendra après les primaires. Rappelons à cet égard que c'est Alain Juppé qui l'avait réintégré en septembre 2002 à l'UMP, contre l'avis de MAM.

Aujourd'hui Max Brisson se veut philosophe. "Personne ne peut dire ce qui se passera après les primaires. Et même si je n'ai pas voulu ce départ, il me donne une certaine liberté". Car l'homme politique a toujours en tête sa défaite aux municipales qu'il impute en partie à son étiquette LR, trop clivante dans une ville aux majorités composites. Un ticket pour 2020 ? "Biarritz me sera toujours cher", répond-il.