Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, et Uxue Barkos, présidente de la Communauté forale de Navarre, se rencontrent vendredi 23 octobre. A l'ordre du jour, l'intégration de la Navarre à l'Eurorégion Aquitaine-Euskadi.

Les relations transfrontalières entre les trois entités Aquitaine, Navarre et Communauté autonome basque (Cab) datent de 1983. Dès 1992, la Navarre a participé aux fonds communs de coopération. Mais en 2000, Miguel Sanz, président de droite de Navarre, a mis fin à ces fonds communs, souhaitant marquer sa désapprobation à l'égard du nationalisme basque. Pour autant, des fonds bilatéraux ont été maintenus entre la Navarre et l'Aquitaine, fonds reconduits en mai 2015.

A la création de l'Eurorégion en 2012, Miguel Sanz, sollicité par le conseiller délégué aux coopérations transfrontalières pour l'Aquitaine François Maïtia avait parlé d'un "gros chantier" sur lequel il laisserait sa successeur Yolanda Barcina se prononcer.

Y. Barcina n'étant pas favorable à l'intégration de la Navarre, des relations ont perduré cependant entre les trois acteurs, notamment, dans le cadre du Programme opérationnel de coopération territoriale Espagne–France–Andorre (POCTEFA).

Pour autant, selon François Maïtia, vice-président du Conseil régional Aquitaine l'intégration de la Navarre est une excellente nouvelle sur le plan politique : "Ce sera l'occasion d'aller plus loin dans la coopération au sein d'un instrument juridique de droit européen". En outre, il précise que l'EPCI unique Pays Basque serait "l'arrivée d'un interlocuteur majeur et facilitateur dans le circuit".

Prochaine réunion du bureau

Pour que la Navarre soit intégrée à l'Eurorégion, il conviendra d'abord, comme l'explique Mathieu Bergé, membre du bureau de l'Eurorégion et conseiller régional, de réviser les documents fondamentaux régissant le Groupement européen de coopération territoriale (GECT) à savoir ses statuts et la convention de partenariat qui unit ses membres. Ces points réglementaires seront a priori abordés le 27 novembre prochain, lors de la prochaine réunion du bureau de l'Eurorégion. Uxue Barkos, présidente du changement et réalisant ici une promesse de campagne, devra ensuite soumettre la convention de partenariat au gouvernement espagnol.

Le document portera entre autres sur les domaines dans lesquels interviendraient les acteurs eurorégionaux. Les nouvelles technologies et l'agriculture, déjà prioritaires dans le Plan stratégique 2014-2020, devraient perdurer. La Navarre va également faire rentrer ses spécificités dans les négociations.

Ces différents aspects seront vraisemblablement abordés ce vendredi 23 octobre à 15 heures lors de la première rencontre entre Alain Rousset et la présidente de Navarre. La procédure va ensuite véritablement démarrer en janvier après les élections régionales françaises et fera l'objet de six mois à un an de délai avant une intégration fonctionnelle.