Kattin Chilibolost

Ma chère tarte

Pour avoir lancé une tarte sur Yolanda Barcina, un membre du mouvement anti-LGV est condamné à payer une amende de 10 euros par jour pendant quatre ans. Le mouvement Mugitu ! appelle à un financement participatif.

En 2011, à Toulouse, Yolanda Barcina recevait une tarte sur le visage, action visant à dénoncer le projet de LGV. (MUGITU.BLOGSPOT.COM)
En 2011, à Toulouse, Yolanda Barcina recevait une tarte sur le visage, action visant à dénoncer le projet de LGV. (MUGITU.BLOGSPOT.COM)

En 2011, Yolanda Barcina, ex-présidente de la Navarre recevait une tarte sur le visage alors qu'elle tenait un discours à Toulouse. Les "entarteurs", membres du mouvement Mugitu !, menaient ainsi une nouvelle action contre le TAV (Train à Grande Vitesse, plus particulièrement, l'Y basque). Une dernière décision juridique est tombée pour l'un d'entre eux : le paiement d'une amende de 10 euros par jour pendant quatre ans, soit une somme de 14 400 euros.

Les recours déposés pour demander la baisse de l'amende à deux euros par jour ont été refusés. Julio Villanueva est obligé de la payer, sans quoi il irait en prison. Les militants du mouvement Mugitu ! ont décidé d'en assurer le paiement pour éviter l'exil ou la prison à leur camarade. Ils appellent ainsi à la solidarité. Un compte bancaire (n° 3035.0068.08.0680058591, Basagure taldea, Laboral Kutxa) est ouvert pour y verser le soutien financier.

Au moment de procéder à l'entartage, les militants ne s'attendaient pas à de telles conséquences. Au début, quatre membres de Mugitu ! avaient été appelés à comparaître devant l'Audience Nationale de Madrid. La défense de l'entartée demandait des peines allant de 5 à 9 ans de prison.

Le juge s'était prononcé pour deux ans de prison et 900 euros d'amende pour trois des quatre activistes, et d'un an et 300 euros pour Mikel Alvarez Forcada, accusé de "complicité". Une fois l'amende payée, les avocats de ces derniers avaient demandé l'abandon des peines de prison, requête acceptée, hormis pour J. Villanueva. Ce dernier possédait des antécédents judiciaires pour des mobilisations dans la lutte contre le barrage d'Itoiz ou contre la LGV. Un juge a ensuite accepté de transformer sa peine de prison en amende. Les militants s'étonnent que l'amende soit de quatre ans alors que la peine de prison était de deux ans.

Le mouvement Mugitu ! dénonce la criminalisation d'actions visant à contester un projet antisocial et inutile. Il relève que l'action du lancer de tarte a été répertoriée dans les fichiers administratifs comme "attentat en bande armée contre personnes". Il conteste également l'autorité de l'Audience Nationale, pour avoir jugé un fait survenu "hors de l'Etat espagnol". Et la décision de peines disproportionnées pour des faits qui, dans la majeure partie des cas, ne sont pas l'objet de responsabilités pénales au niveau international.