Nagore Belastegi

Un rassemblement en soutien aux proches de Jon Anza

Mercredi 1er avril, au moment ou les proches et la défense de Jon Anza plaidait devant le Tribunal de grande instance de Paris, un rassemblement de huit heures était organisé sur le Boulevard, à Donosti.

Un rassemblement de huit heures a eu lieu sur le Boulevard, en soutien à Jon Anza. © Argazki Press
Un rassemblement de huit heures a eu lieu sur le Boulevard, en soutien à Jon Anza. © Argazki Press

"Les proches de Jon Anza ont déposé une plainte contre la France. La famille a dénoncé les défaillances autour de la mort de Jon Anza et nous souhaitons les soutenir avec ce rassemblement. Nous voulons qu'arrivent jusqu'à eux, depuis le Pays Basque, notre soutien et notre affection" a expliqué Nagore Mujika, membre de la fondation Egiari Zor, au moment où plusieurs dizaines de personnes initiaient un rassemblement de huit heures, à Donosti.

Comme l'a rappelé Mujika, Anza est monté dans un train à Bayonne, à destination de Toulouse le 17 avril 2009. A partir de là, aucune certitude. "L'ombre de la guerre sale a assombri l'espoir de le retrouver en vie. De nombreuses recherches ont été réalisées, mais aujourd'hui l'affaire est classée. Il y a eu de nombreux points noirs tout au long du procès" a-t-elle rappelé. Il est arrivé à l'hôpital de Toulouse le 30 avril 2009, y est décédé le 11 mai. Cependant, la famille n'a eu aucune nouvelle à son sujet pendant plus de dix mois.

C'est pourquoi les proches ont beaucoup de questions qui resteront sans réponse suite à cette audience. "Où était Jon pendant les douze jours où il a disparu ? Pourquoi le corps a-t-il été conservé à l'hôpital, dans de mauvaises conditions, pendant plus de douze jours sans qu'une autopsie soit faite ? Pourquoi aucune enquête n'a été réalisée à Toulouse jusqu'en mars 2010, alors qu'on savait que le corps était dans cette ville ? Comment peut-on penser qu'il s'agit de  dysfonctionnements normaux dans le cas d'un militant d'ETA ?" a demandé Mujika. 

"Egiari Zor réaffirme son engagement à défendre et à chercher la vérité dans toutes les affaires similaires à celle de Jon Anza. Ses proches et l'ensemble du Pays Basque ont besoin de connaître la vérité, toutes les circonstances et hypothèses qui conduisirent à ces morts. Pour eux, notre fondation vérifiera une par une toutes les versions officielles qui se seront appuyées sur des enquêtes judiciaires fragiles, ou seraient réfutées pour des circonstances inexplicables. La violence des états ne peut se cacher derrière le refus d'enquêter, et encore moins derrière l'impunité" a ajouté Nagore Mujika, au cours du rassemblement, en plein coeur de la Donostia.

La représentante de la fondation a souligné que connaître la vérité pour chacun des cas est un élément fondamental pour aboutir à la paix, à la normalisation et à la co-existence démocratique en Euskal Herri. Et que cette vérité devrait, qui plus est, être le pilier fondamental pour la construction d'une mémoire collective.

Traduction de GARA