Charlotte Dalmont

France Bleu Pays Basque veut garder sa proximité avec les auditeurs

Depuis quinze jours, les salariés de Radio France ont entamé une grève dans l'ensemble de l'Hexagone. L'antenne de France Bleu Pays Basque fait aussi partie du mouvement pour ne pas perdre ses auditeurs. 

France Bleu Pays Basque - © Bob Edme
France Bleu Pays Basque - © Bob Edme

Journalistes, techniciens, animateurs ou encore hôtesses d'accueil, tous les corps de métier sont touchés par la grève des antennes de Radio France, dans tout le territoire. Ici aussi les salariés de France Bleu Pays Basque se mobilisent. Depuis une quinzaine de jours, les grévistes se relayent. "Le principe est de bloquer la machine, explique Jacques Pons, élu au comité d'entreprise (CE) du Sud Ouest de Radio France et membre du SNJ. Si le présentateur, le technicien ou l'animateur n'est pas là, c'est toute la matinale qui est perturbée".

A terme, la direction de Radio France envisage de supprimer 200 à 300 postes. Au niveau du Pays Basque, la tranche 13h30-16h30 serait menacée. "C'est une tranche consacrée à des reportages locaux. Si on nous enlève ces heures d'antenne, on aura moins de proximité avec nos auditeurs", insiste Jacques Pons. Un risque de perdre des auditeurs ? "Franchement je ne sais pas, mais je pense qu'ils n'écouteront pas", souligne-t-il.

"Un robinet musical"

Les économies que souhaite faire la direction de Radio France rentrent dans un programme de syndication des antennes. Autrement dit, au niveau de la région Sud Ouest, les programmes entre 13h30 et 16h30 seraient les mêmes dans les cinq stations de France Bleu : Bordeaux, Mont-de-Marsan, Périgueux, Pau et Bayonne. "Si la station qui s'occupe de cette tranche horaire est celle de Mont-de-Marsan par exemple, la personne qui assurera l'antenne ne connaîtra pas le Pays Basque. On aura un robinet musical avec de petits reportages pour donner l'illusion d'un traitement local", assure l'élu du CE. Il interpelle donc : "Qu'on ne supprime pas ces heures d'antenne. Nous ne voulons pas perdre notre proximité avec les auditeurs".

Alors que le mouvement de grève commençait à s'essouffler, la Cour des comptes a sorti un rapport préconisant la mutualisation, notamment, de France Inter, France Info et France Culture. "S'ils voulaient déclencher une étincelle de rage, ils ne pouvaient pas mieux faire", commente Jacques Pons. Pour la première fois, Radio France est en déficit (21,8 millions d'euros) et la direction cherche à tout prix à réaliser des économies. De l'argent qui pourrait être dans les poches de l'État selon l'élu du CE : "Nous avons un contrat tous les cinq ans avec le gouvernement qui prévoit un financement particulier, explique-t-il. Entre 2010 et 2014, l'État n'a pas respecté sa parole et a oublié de payer à Radio France 87 millions d'euros".

Dans le "flou" depuis des mois, les salariés de Radio France continuent la grève. Dès vendredi, le Syndicat national des journalistes va rejoindre le mouvement. Au Pays Basque, les salariés de France Bleu vont mener une action ce jeudi, premier jour de la Foire au jambon, à Bayonne, en distribuant des tracts et en allant à la rencontre de leurs auditeurs. "Les gens méritent d'avoir des explications", conclut Jacques Pons. Ils ont également adressé une lettre ouverte à tous les maires du Pays Basque (voir info associée). Depuis le début du mouvement, le 19 mars dernier, entre une et trois personnes par jour ont fait grève.