Justine Giraudel

L'autobus fantôme made in Pays Basque

Depuis cet automne trois nouveaux bus sillonnent les rues de La Rochelle. A leur bord, jusqu'à huit passagers et un opérateur. Mais pas de chauffeur. Cette innovation est due à l'ingéniosité d'une entreprise bidartar.

Cet étrange robot a été conçu par la société Robosoft, installée sur la technopole Izarbel. Les ingénieurs ont travaillé à la conception et à l'assemblage du ''Robucity'' dans le cadre d'un projet européen sur l'automatisation des transports en commun, ''Citymobil2''. Si le châssis est arrivé de Chine, la carrosserie, la robotisation, la mécanique et le câblage ont été réalisés sur place, avec la contribution de sous-traitants locaux (voir diaporama, infos associés).

 

Robosoft est une entreprise pionnière de la robotique qui mène aussi un travail pointu sur les robots d'assistance aux personnes dépendantes. Son fondateur et directeur Vincent Dupourqué explique : ''On s'attaque à rendre automatique tout ce qui roule et se déplace sur le sol.''

 

La société a répondu et remporté cet appel à projets lancé par l'Union Européenne, qui associe 48 partenaires et douze villes européennes (dont León, Oristano en Sardaigne, ou Milan). Pour l'instant, le bus robot ne devrait pas être testé sur le Pays Basque, bien que Donostia se soit proposée comme ville-pilote. La Rochelle va recevoir ces jours-ci un quatrième prototype, en ce moment testé au Pays Basque. Deux autres devraient suivre dans les mois qui viennent.

 

L'expérimentation en milieu urbain de ce véhicule sans conducteur est une première étape : le projet vise à une évolution du cadre législatif sur le sujet. Ce type de moyen de transport est interdit sur routes ouvertes suivant la convention internationale routière de Vienne de 1977 exigeant la présence d'un conducteur. Aujourd'hui, ce marché est donc essentiellement entre les mains de structures privées : le parc d'attraction auvergnat Vulcania a acquis plusieurs de ces bus.