Justine Giraudel

Les demandes de logement se concentrent dans la côte basque

Le bilan d'activité de la commission de médiation pour le Droit au Logement Opposable (Dalo) des Pyrénées-Atlantiques a été finalisé à l'automne. Mediabask s'est procuré ce document qui devrait être rendu public prochainement. Premier constat : le Pays Basque est particulièrement concerné par le Dalo.

La ZUP de Bayonne : 69% des demandeurs DALO du département sont domiciliés dans la commune.
La ZUP de Bayonne : 69% des demandeurs DALO du département sont domiciliés dans la commune.

Les chiffres de l'année 2013 et les grandes tendances du premier semestre 2014 confirment les spécificités du territoire de la Côte Basque : on y trouve la majeure partie des demandes de logement effectuées dans le cadre du DALO et une offre locative privée inadaptée, tant en terme de loyer qu'en type d'appartement.

Depuis le lancement du dispositif DALO, en janvier 2008, jusqu'en 2013, 2 127 demandeurs ont saisi la commission en Béarn et au Pays Basque. 87% résident sur le territoire de la Côte Basque. 70% du total des demandeurs sont domiciliés dans les cinq communes de l'Agglomération côte basque Adour (ACBA), 17% sur les communautés de communes Nive Adour, Errobi, Hasparren et la communauté d'agglomération Sud Pays Basque. A noter que le Pays Basque intérieur représente 2% des demandes et l'agglomération paloise 5%.

Ce chiffre trouve une explication tout simplement mécanique : l'offre locative privée ne permet pas d'absorber la demande, les prix des loyers étant trop élevés au regard des moyens financiers des habitants. Il illustre la tension du secteur immobilier sur le territoire. Et les tendances du premier semestre 2014 ne laissent pas présager d'amélioration, l'augmentation du volume de dossiers examinés s'élevant à 8% par rapport à l'an passé.

Le profil des demandeurs est composé à 87% de ''demandeurs isolés'' (50% de personnes seules et 37% de familles monoparentales), dont la précarité financière ne cesse de croître.
La part des ménages disposant de revenus inférieurs au SMIC représente 76% des demandeurs, ceux disposant de revenus inférieurs à un demi SMIC sont passés de 11% en 2008 à 13% en 2013. 

25 personnes pour un T1

Face à ces réalités familiales, mais aussi économiques, la demande de logement s'oriente prioritairement sur des appartements de type T1 ou T2, dont le déficit sur la Côte Basque est historique. Pour un T2 libéré dans l'agglomération paloise, trois personnes sont en attente. Pour un T1 ou un T2 libéré dans la Côte Basque ce sont 25 à 30 demandeurs qui restent en suspend.

La mobilité y est très faible, au vu du prix des loyers pratiqués par la majorité du secteur locatif privé, et la possibilité d'accession à la propriété réduite. Le taux de rotation des logements est inférieur à 5%, car une fois que l'on a accédé à un logement social, on ne souhaite (ni ne peut) plus le quitter.

Tout ceci contribue à expliquer que seules 37% des demandes puissent être effectuées dans le délai de trois mois fixé par la loi, 98% dans un délai de neuf mois.

A ce titre, Robin Houssaye, chef de service de la Politique Sociale du Logement de la Direction Départementale et de la Cohésion Sociale, formule les préconisations suivantes : la construction de nouveaux logements, à minima sur le rythme actuel (30% des attributions se font sur du neuf) ; la ré-orientation et la maximisation de la production de petits logements ; l'augmentation de l'offre de loyers faibles, en adéquation avec les capacités financières des demandeurs (99% des relogements se font sur des logements sociaux de type PLAI, destinés aux personnes en difficulté financièr).