Justine GIRAUDEL

Une motion pour la liberté d'Intza portée par les élus

Le procès en appel d'Intza Oxandabaratz se tiendra le 21 janvier à Paris. Il a réuni dans un même combat des membres de la société civile et plus de 200 élus locaux. Dans la motion issue de la campagne de soutien, ils lancent un appel à la justice pour la liberté de la jeune femme et invitent l'Etat à s'impliquer dans une réelle résolution du conflit basque.

Ce samedi 3 janvier, des membres du comité de soutien de Basse-Navarre et des élus locaux se sont unis pour défendre Intza Oxandabaratz
Ce samedi 3 janvier, des membres du comité de soutien de Basse-Navarre et des élus locaux se sont unis pour défendre Intza Oxandabaratz

L'annonce de la manifestation du 17 janvier à Saint-Jean-Pied-de-Port a été rendue publique ce samedi, dans la Cité Administrative de la commune. Elle se déroulera à la veille du procès en appel d'Intza Oxandabaratz, prévu le 21 janvier à Paris. 217 maires et conseillers municipaux des cantons de Garazi, Baigorry et Oztibarre ont signé la motion issue de la campagne de soutien à la jeune femme. 

Un tel engagement de la part des élus locaux est inhabituel : les députés Sylviane Alaux et Jean Lassalle, le conseiller régional et général François Maitia, la conseillère régionale Alice Leiciaguecahar et le président de la communauté de communes Garazi Baigorri Beñat Arrabit ont chacun rédigé une lettre qui sera envoyée au juge. Ils y rappellent le contenu de la motion qui plaide en faveur d'Intza et, au-delà, de ''l'implication de l'Etat français dans une réelle résolution du conflit basque''.

Hegoa Arakama et Maider Larrieu, membres du comité de soutien de Basse-Navarre, Jean-Michel Bicain, maire de Gamarthe et Isabelle Henry, conseillère municipale de Saint-Jean-Pied-de-Port se sont unis pour présenter cette motion.

Membres de la société civile et élus politiques lancent un appel commun à la justice française, afin de prévenir l'incarcération d'Intza. Cette forte mobilisation s'érige autour d'un sentiment d'incompréhension face à ce qui est unanimement considéré comme ''un acharnement autour de cette famille''. Elle entend refléter ''la demande de plus en plus pressante de la société civile et des élus que l'Etat français s'implique dans le processus de paix au lieu de continuer dans la voie judiciaire répressive''.

Intza Oxandabaratz et son compagnon Julen Mugica ont été arrêtés le 13 décembre 2011. Les deux Gamartars étaient suspectés d'être en lien avec ETA. Depuis mars 2012, à quelques semaines de son accouchement, la jeune femme a été laissée libre sous contrôle judiciaire. Suite au procès du couple en première instance le 7 avril dernier, elle risque aujourd'hui une peine de quatre ans. Son compagnon vient d'être libéré en décembre dernier, après avoir purgé sa peine.

A la veille du procès en appel d'Intza, l'incompréhension est donc collective : les soutiens espèrent que la situation familiale de la jeune mère et sa stabilité professionnelle pourront être entendues par la justice et traduire sa ''non dangerosité évidente''. En conclusion, Hegoa Arakama et Maider Larrieu ont rappelé qu'à partir du 12 janvier aura lieu à Madrid un autre procès, dont feront l'objet trente quatre citoyens basques, entre lesquels la Eiheralarretar Aurore Martin (voir infos associées).