Anaiz Aguirre Olhagaray

Le sommet alternatif ouvre ses portes

Le contre-sommet du G7 a été inauguré ce mercredi 21 août au centre des congrès Ficoba d’Irun. La présentation par les membres des plateformes basque et hexagonale G7 Ez et Alternatives G7 a été complétée par de nombreux témoignages de membres de “luttes concrètes”, dont la Gilet jaune niçoise Geneviève Legay, victime de violences policières.

Mettre en avant la pluralité des alternatives au système actuel en opposition à un G7 “hors-sol” organisé par des professionnels de la politique. C’est par ce message que les porte-paroles des plateformes Alternatives G7 et G7 Ez ont inauguré ce mercredi 21 août à Irun le contre-sommet. Une présentation enrichie d’une diversité de témoignages de personnes impliquées dans des luttes concrètes, allant des Gilets jaunes aux Artisans de la Paix basques, en passant par les jeunes pour le climat et les militants pour une retraite digne.

Les organisateurs ont rappelé que les trois jours d’ateliers et conférences programmés au Ficoba sont la "concrétisation" d’un "long travail" de plusieurs mois, réalisé par une soixantaine d’organisations. Ils ont lancé trois appels à la mobilisation : les trois jours de conférences au Ficoba, la manifestation pacifique du 24 août reliant Hendaye à Irun et enfin, l’action de désobéissance civile du dimanche 25 août baptisée "zone arc-en-ciel".

La parole a ensuite été donnée à des représentants de divers mouvements de luttes. Après Emile et Jo, Gilets jaunes à Saint-Nazaire, c’est Jose Mari Uria qui a livré son témoignage. Ce membre du mouvement du Pays Basque Sud Gaurgeroa Duintasuna milite pour une revalorisation des pensions des retraités.

La voix féministe s’est également fait entendre à travers Luciana Ghioto, membre d’Attac Argentine et militante du mouvement féministe. "Les luttes féministes sont une composante centrale des luttes en Amérique latine", a-t-elle témoigné. Johan Rivière, membre du mouvement de jeunesse pour le climat Fridays For Future Pays Basque a dénoncé le système capitaliste fortement pollueur et plaidé pour la mise en place d’alternatives luttant efficacement contre le dérèglement climatique.

Le processus de paix basque a aussi été abordé par la voix de Michel Berhocoirigoin. L’artisan de la paix a rappelé le chemin parcouru jusqu’au désarmement total d’ETA et a souligné l’implication de la société civile dans cette démarche. Iñigo Mijangos, président de Salvamento Maritimo Humanitario (l’ONG qui a affrété le navire basque Aita Mari) a évoqué le drame vécu par les migrants et souligné la force de la solidarité.

Le meeting d’ouverture s’est clôturé par le témoignage de Geneviève Legay, Gilet Jaune niçoise blessée par une charge policière lors d’une manifestation le 23 mars dernier. Elle s’est réjouie de sa présence au contre-sommet. "Ce que j’ai aimé chez les Gilets jaunes, c’est le mot d’ordre ‘Vivre et non survivre’", a-t-elle confié.

EH Bai solidaire

Par un communiqué de presse envoyé ce 21 août, le parti abertzale EH Bai a lui aussi tenu à exprimer son point de vue : "Face à cette mascarade, EH Bai se joint au sommet alternatif qui débute et dont l’objectif sera de poser les bases communes d’une alternative et d’échanger des expériences qui démontrent qu’un autre monde est possible."

Le parti politique, qui appelle aux diverses mobilisations anti-G7 organisées cette semaine, considère que "les modalités de ce sommet [G7 officiel, ndlr] reflètent le fonctionnement et l’ADN du gouvernement et du chef de l’État qui le préside : ils ne prennent pas en considération la réalité du territoire, des acteurs majeurs et des mouvements sociaux de ce territoire. Pire, ils méprisent le peuple."