Iurre BIDEGAIN

Lorentxa Beyrie : le parquet fait appel

Suite à la décision judiciaire d'hier d'accepter la liberté conditionnelle pour Lorentxa Beyrie, le parquet a fait appel de cette décision. Un rassemblement est organisé ce soir à 18h30 devant la mairie de Cambo-les-Bains pour protester contre cette décision du parquet.

Les Kanboar s'étaient moibilisés en juin pour Lorentxa Beyrie.
Les Kanboar s'étaient moibilisés en juin pour Lorentxa Beyrie.

De la "colère". Voilà ce que ressent la famille de la prisonnière Lorentxa Beyrie suite à la décision du parquet "antiterroriste" de Paris de faire appel de la libération conditionnelle de la Kanboar. Le juge des libertés avait accepté hier la troisième demande de liberté conditionnelle présentée par la prisonnière, mais le parquet a fait un appel suspensif qui bloque la liberté conditionnelle de la Kanboar.

"Je vous confirme que suite à la décision du tribunal d'application des peines de libérer sous contrôle judiciaire Lorentxa Beyrie, le Parquet a fait appel hier jeudi de cette décision. Ce dossier va être réexaminé dans un délai de deux mois auprès de la Cour d'appel de Paris", a indiqué à MEDIABASK le représentant du Parquet.

"De l’acharnement judiciaire". L'avocat de Lorentxa Beyrie, Maître Bourdon, réagit à la décision concernant sa cliente. "On ne peut être que consterné et accablé. D’abord parce que la décision de libération conditionnelle est très loin d’être une conditionnelle ‘généreuse’. C’est à dire une conditionnelle qui soustrairait, comme cela arrive, la moitié de la peine. La conditionnelle intervient alors que la fin de peine de Lorentxa interviendra dans presque deux ans, en octobre 2021, sans les remises de peine", explique-t-il.

Comme l’a annoncé la famille de Lorentxa Beyrie, les mesures imposées par le juge pour la liberté conditionnelle étaient très lourdes. En plus du bracelet électronique qu’elle aurait dû porter durant dix-huit mois, elle aurait dû subir une assignation à résidence. Son circuit quotidien aurait été parfaitement encadré et tracé.

L’avocat souligne que le projet présenté par la Kanboar est "exemplaire". "En outre, il est difficile d’oublier le décalage incompréhensible entre cet appel suspensif et la dynamique d’apaisement qui prélude depuis plusieurs année au Pays Basque", rappelle l'avocat.

Une pensée partagée par le mouvement EH Bai qui dénonce la décision du procureur de faire appel de la libération conditionnelle de la prisonnière. Il qualifie l’attitude du procureur "d’inacceptable". Une fois de plus, nous constatons que la position du Parquet est complètement en décalage avec le processus de paix en cours au Pays Basque.

En faisant appel, le Parquet agit de la même manière qu'il l'avait fait avec Xistor Haranburu. Après une décision de libération conditionnelle émise par un juge, il fait appel, suspendant ainsi cette décision et maintenant le prisonnier enfermé.