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La Cimade dénonce deux expulsions “irrégulières”

A travers un communiqué, la Cimade dénonce l’expulsion de deux femmes victimes de traite alors même qu’elle auraient été libérées par le juge des libertés et de la détention le 14 juillet dernier.

Les deux jeunes femmes étaient jusqu'alors retenues au centre de rétention d'Hendaye.© Gaizka IROZ
Les deux jeunes femmes étaient jusqu'alors retenues au centre de rétention d'Hendaye.© Gaizka IROZ

Libérées du centre de rétention administrative (CRA) d’Hendaye par le juge des libertés et de la détention le 14 juillet, deux jeunes femmes victimes de la traite à des fins d’exploitation sexuelle auraient été renvoyées de force dans l'Etat espagnol par la police, selon la Cimade. L’association précise que ces deux personnes sont pourtant protégées contre une mesure d’éloignement et qu’elles n’ont auparavant jamais mis les pieds sur le territoire espagnol.

La Cimade se joint donc à Médecins du monde et au Comité d'étude et d'information sur la drogue et les addictions (CEID) pour condamner fermement ces "pratiques illégales appliquées aux frontières internes de l’espace Schengen". Les associations demandent aux autorités françaises de tout mettre en œuvre pour permettre à ces deux jeunes femmes de revenir sur le territoire français, d’être protégées, d’accéder à un titre de séjour et à un hébergement.

C’est suite au démantèlement du squat de Saint-Médard-en-Jalles près de Bordeaux le 11 juillet dernier, que ces deux femmes reconnues victimes de la traite auraient été placées en garde à vue puis enfermées au CRA d’Hendaye. La préfecture de la Gironde souhaitait semble-t-il les expulser au Nigéria. Or, convaincu par leurs témoignages et l’argumentaire des associations qui les accompagnaient, le juge des libertés et de la détention du tribunal de Bayonne a prononcé une ordonnance de libération, dimanche dernier, afin qu’elles puissent faire valoir leur droit à la protection prévue par la loi.

Ainsi, quelle ne fut pas la surprise de ces deux personnes de se voir reconduire sur le territoire espagnol par la police aux frontières, et cela dès leur libération. Un territoire d’autant plus inconnu qu’elles n’y aurait jamais séjourné. Pour la Cimade, un tel renvoi forcé est illégal et arbitraire. Il placerait de plus ces femmes dans une situation très dangereuse et porterait atteinte à leur droit d’asile et à leur droit à la protection en tant que victimes de la traite.