Anaiz Aguirre Olhagaray

Demain Bayonne martèle son opposition

Mobilités, urbanisation, gouvernance… À deux jours du prochain conseil municipal de Bayonne, la liste citoyenne candidate aux élections municipales de 2020 a une nouvelle fois dénoncé divers aspects de la gestion de la ville de Bayonne par la majorité en place.

La liste Demain Bayonne-Bihar Baiona se présente seule au premier tour des municipales, et envisage de possibles alliances au second tour. © Guillaume FAUVEAU
La liste Demain Bayonne-Bihar Baiona se présente seule au premier tour des municipales, et envisage de possibles alliances au second tour. © Guillaume FAUVEAU

Ce mardi 16 juillet, Demain Bayonne-Bihar Baiona n’a pas choisi par hasard le lieu de sa conférence de presse : place Jacques-Portes, près de l’école du Grand Bayonne. Ecole dont la façade a récemment été rénovée. À l’image, selon les membres du groupe d’opposition, de la gestion de la ville par la municipalité.

En matière de mobilités, le groupe trouve beaucoup de choses à redire : la rocade urbaine leur semble être "une mauvaise réponse" à l’enjeu climatique des mois et années à venir. D’après le Syndicat des mobilités, ce nouveau projet doit permettre de désengorger les routes en reportant sur l’autoroute environ 30 000 voitures. Une donnée chiffrée dont Demain Bayonne s’interroge sur quelle base elle a été établie. Le groupe considère que l’Agglo va "subventionner" la société privée Vinci.

Balade en bateau

Le Tram’bus non plus "n’a pas la capacité de répondre aux enjeux climatiques" estime Demain Bayonne, soulignant qu’une part de "35 %" seulement du tracé des lignes 1 et 2 seront en réalité en site propre. "Le cadencement annoncé ne sera pas respecté", annonce d’emblée Julien Delion, cheminot à la SNCF et membre du groupe citoyen. Selon lui, le cadencement réel serait de douze minutes, alors que huit minutes avaient été annoncées.

Mathieu Bergé peste contre les futures navettes fluviales Adour 1 et Adour 2. Un "schéma qui coûtera très cher" selon lui : "deux millions, peut-être 2,6 millions d’euros" pour Adour 1, "960 000 euros" pour Adour 2. Un projet qui ne répondrait pas, d'après lui, à la problématique du trajet domicile-travail. Le conseiller municipal appuie ses propos par une photo qu'il a prise d’un panneau de la ville, indiquant "Balade en bateau". Pour lui, tous ces projets "sont à vocation électorale, sans utilité publique".

Manque de services

Face à la densification de la population, Demain Bayonne considère que la municipalité mène une "urbanisation débridée, mal maîtrisée, subie par les Bayonnais". Les membres du groupe estiment que les services à la population ne sont pas en adéquation avec le nombre croissant d’habitants. "On densifie pour collecter davantage d’impôts", considère Sophie Herrera-Landa. "On ne part pas des besoins des habitants. On va créer des problèmes liés à la concentration de la population".

Marie-Christine Aragon prend pour exemple le quartier d’Arrousets, où de nouvelles constructions ont été réalisées, "mais aucun service". La création d’une nouvelle école y était pourtant prévue. "On a découvert que l’Agglo reverserait à la Ville de Bayonne les 300 000 euros censés financer l’école" dévoile-t-elle. "Les crédits existaient, mais l’école n’a pas été réalisée", déplore-t-elle.