Ainhoa AIZPURU

San Fermin 2019 : une édition vibrante et revendicatrice

Cette année, les fêtes de San Fermin comptaient deux week-ends et ont enregistré une forte participation. 1,3 millions de bestazale selon la mairie. Après avoir entonné le “Pobre de Mi” pour clore les festivités, l’heure est au bilan. En plus des blessés lors des encierros, une agression sexuelle et des moments de revendication politique ont marqué la semaine.

Lancement du txupinazo. (Idoia ZABALETA/FOKU)
Lancement du txupinazo. (Idoia ZABALETA/FOKU)

L’édition 2019 des fêtes de San Fermin s’est officiellement finie ce dimanche 14 juillet. L’ambiance a été globalement bonne. Quelques points sont toutefois à soulever, notamment deux plaintes pour agression sexuelle dans les nuits du 6 et du 12 juillet, ainsi que des heurts à caractère politique.

La chanson "Pobre de Mi", chantée le 14 juillet à minuit devant la mairie, marque officiellement la fin des fêtes de San Fermin et le début du compte à rebours pour les fêtes de l’année suivante. Aujourd'hui 15 juillet, les habitants d’Iruñea commencent leur retour à la normalité après neuf jours de frénésie. C’est également le moment de réaliser un bilan des festivités.

Tout d’abord, il est indispensable de commencer par un rappel des blessés lors des encierros qui font vibrer la ville tous les matins. Au total, huit personnes ont été blessées par des coups de corne cette année. En particulier, trois coureurs ont été encornés lors du dernier encierro, celui du dimanche 14 juillet. En plus des encornés, de nombreux coureurs ont souffert de contusions.

Des revendications

Mais si les San Fermin sont un moment de festivités, elles n’en restent pas moins un espace de revendication. Cette année, une agression sexuelle a été dénoncée durant la nuit du 6 juillet. Alors que les événements de la Meute sont encore frais dans les mémoires, une grande mobilisation a été convoquée le dernier jour des fêtes sur la plaza del Castillo, par les collectifs Gora Iruñea! et la plateforme de femmes contre les violences sexistes. En présence du maire UPN Enrique Maya, et des représentants des principaux partis, les porte-paroles ont rappelé que 18 femmes ont porté plainte cette année, principalement pour des abus sexuels sous forme d’attouchements. Deux plaintes pour viol ont été enregistrées, l'une lors de la soirée du 6 juillet, la seconde le 12 juillet.

La situation des jeunes d'Altsasu, emprisonnés depuis plus de 970 jours, a également été dénoncée lors de ces fêtes. Un rassemblement de plusieurs centaines de personnes a eu lieu le samedi 13 juillet sur la place des Récollets. Les participants ont notamment rappelé que le 10 août prochain, cela fera 1 000 jours que les jeunes ont été emprisonnés.

Enfin, l’ouverture des fêtes de San Fermin aura elle aussi marqué cette édition 2019 avec un triste air de retour au passé. Les agents des polices forale et municipale se sont en effet illustrés en recommençant à persécuter l’exhibition de l’ikurriña (drapeau basque).