Sophie BUSSIERE

Par-delà les chiffres…

Sophie Buissière. © DR
Sophie Buissière. © DR

Les constats scientifiques

Au terme des rapports du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) qui se succèdent depuis 1990, il est acquis que le réchauffement climatique global doit être impérativement limité à + 1,5° C, puisqu’au delà de 2° C les impacts seraient dramatiques et pourraient même devenir irréversibles. Au terme des sept sessions plénières de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), il est acquis qu’une extinction de masse des espèces est en cours (1 000 000 d’espèces menacées d’extinction). Réchauffement climatique et perte vertigineuse de la biodiversité sont dus à l’activité humaine.

Conséquences politiques de ces constats scientifiques : aucun changement de cap des gouvernements, des mesurettes écologiques à la marge, et de belles paroles. Le temps des diagnostics est révolu. Le temps des écologistes est venu.

Sursaut écologiste et vague Verte

Elections européennes, 26 mai dernier : EELV arrive au niveau hexagonal en troisième position, derrière le RN et LREM, avec 13,48 %, son record en nombre de voix. Le groupe Vert / Ale au Parlement européen devient un groupe charnière. Au Pays Basque, EELV est arrivé premier dans une vingtaine de communes, et est globalement deuxième, derrière LREM, avec 16,50 % (17,7 % à Bayonne).

Un des enseignements de ces élections est la distinction opérée par les électeurs entre les paroles vertes formulées par la majorité des partis et la cohérence à ce sujet des programmes et des actes passés. En politique, l’original est toujours préféré à la copie.

Depuis quelques années, la prise de conscience dans la société des questions écologiques s’est accentuée. Vulgarisation des connaissances, médiatisation des problématiques, mais aussi, dans une moindre mesure, des solutions : le contexte post-élections européennes a fortement changé depuis 2009, année où EELV avait réalisé également un score important. En outre, la mobilisation récente, mais importante, radicale et structurée de la jeunesse est une donnée à prendre en considération pour l’analyse des dynamiques politiques à venir. 25 % des 18-24 ans ont voté pour la liste conduite par Yannick Jadot, et 28 % des 25-34 ans.

L’attente envers notre parti est donc conséquente. Cette situation implique modestie, humilité et nouvelles responsabilités pour notre mouvement. La situation précitée et ces résultats nous obligent.

L’alternative écologiste

Au total, il est temps de tout changer : l’écologie politique, seule doctrine à intégrer la transversalité des enjeux actuels, doit devenir majoritaire. Pour répondre aux crises écologique, sociale et démocratique, il ne s’agit pas d’espèrer l’avènement d’EELV, qui prendrait seul le pouvoir – laissons cette chimère hégémonique au macronisme –, mais celui des écologistes. Des maisons communes sont à construire, et ce, dès les élections municipales, afin de préparer l’alternative, en rassemblant ceux qui défendent les mêmes valeurs : écologie, non-productivisme, émancipation, justice sociale, solidarité, libertés publiques, humanisme, féminisme... Ce projet est enthousiasmant. EELV Pays Basque est prêt à y prendre toute sa part.