Maite UBIRIA BEAUMONT

Une petite brise d’été

Maite Ubiria Beaumont. © Bob EDME
Maite Ubiria Beaumont. © Bob EDME

Je ne voudrais pas que cette tribune ait l’effet pervers d’alourdir votre temps d’attente avant que le temps officiel de l’insouciance arrive. Tout ça pour vous dire que, moi personnellement, je suis attentive, depuis déjà un petit moment, à chaque signe qui peut me conforter dans l’idée que, malgré cet emploi du temps qui reste encore assez chargé, les parfums de l’été nous taperont bientôt sur le nez. La grisaille aura beau faire tous les efforts pour faire douter nos espoirs, elle n’atteindra pas son objectif de nous empêcher de rêver aux beaux jours. Le sourire des milliers de citoyens qui se sont rassemblés, main dans la main, au bord de la plage de Biarritz le 8 juin dernier, nous ont confirmé qu’une petite brise d’été souffle en faveur des attentes de ceux qui espèrent depuis trop longtemps. Le soleil reste, après tout, pas seulement une fabuleuse source de lumière, mais surtout une promesse de vie. J’ai salué, au pied du trottoir, les proches du Senpertar Xistor Haranburu. “Ça va ? On tient le coup.”

Quand le temps a effacé toutes les paroles, il nous reste ces expressions “cul de sac”. Une petite brise d’été peut soulager, le temps d’une après-midi, malgré une situation humainement insoutenable, et ces rayons de soleil qui nous ont caressé les joues étaient bien là pour réchauffer ces cœurs qui battaient unis. Agir et croire, c’est le mot d’ordre d’une société qui, confrontée depuis longtemps à la sortie de la tempête, reste soudée, et est, plus que jamais, prête à se servir du vent dans le dos pour avancer.

Perdue dans mes pensées, le serpent bleu a accompli sa mission. Il se montre fier, avec des personnes qui font partie du paysage social et institutionnel du pays et qui sont toujours prêtes à faire remonter le message en faveur d’un vivre ensemble qui se construira pour nous tous, et à trouver le bon mot pour faire comprendre que cette paix ne peut pas supporter plus d’absences. Le 5 juillet est une date peut-être banale. Ça dépend, bien sûr, du calendrier de chacun. Pour ceux qui voient leur quotidien encore rythmé par les obligations, au travail ou à l’école, cette date sera la promesse d’exercer en tant que précurseur du mois officiel des vacances. Début juillet marquera, pour de nombreux jeunes, une entrée dans le monde du travail, et pour les saisonniers de tout âge, un moment de retrouvailles avec les copains avec lesquels ils travailleront “pour faire plaisir” à ceux qui nous rendront visite pour découvrir “ce beau Pays”.

Cependant, le 5 juillet n’est pas une date comme les autres. Ou plutôt, ça pourrait l’être, pour le malheur d’un prisonnier basque et de toute sa large famille, mais aussi pour le devenir d’un processus de paix à la fois fort et fragile. Mais, on se dit que non, que tout simplement, ce n’est ni possible ni envisageable. Nous méritons tous une petite brise d’été. Agir et rester confiants. C’est le mot d’ordre. Si on tient le coup, à la fin, ça ira ! Oraingoan, baietz etxera!