EH BAI du Sud Labourd *

G7 : irresponsabilité au sommet

Emmanuel Macron, lors de sa visite à Biarritz pour la préparation du sommet du G7. © Bob EDME
Emmanuel Macron, lors de sa visite à Biarritz pour la préparation du sommet du G7. © Bob EDME

Lorsqu’il y a un an, la tenue du G7 avait été annoncée sur la ville de Biarritz, au Pays Basque et en plein mois d’août nous avions d’abord cru à une fake news, tant cette éventualité nous semblait surréaliste. Et pourtant ce qui semblait impensable devenait une réalité et le G7 se tiendra bien fin août à Biarritz. Au-delà de l’incidence sur cette commune, c’est au bas mot l’ensemble de la côte basque qui sera impacté, voire l’ensemble du Pays Basque. Première question qui nous vient à l’esprit : qui a décidé ? Et les élus du Pays Basque ont-ils été associés à cette décision ? Vraisemblablement non. Cette décision irresponsable a été prise et imposée à notre territoire au plus haut sommet de l’Etat, à l’Elysée.

Et nous disons qu’elle est irresponsable à plusieurs égards.

L’image d’un sommet de ce type n’est pas positive pour le territoire où il se déroule pour deux raisons principales :

– premièrement, parce que les valeurs véhiculées par le G7 sont immorales. En effet ce dernier regroupe les sept puissances économiques occidentales (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada). Il établit une hiérarchie entre les pays, qui distingue ceux qui sont puissants, idéologiquement bien alignés, et rejette ceux qui ne le sont pas et symbolise la domination des principales puissances.

– deuxièmement, car il est accompagné d’une importante restriction des libertés de manifestation et de circulation, et bien souvent d’affrontements violents. Le problème ce n’est pas le sommet alternatif, expression des urgences sociales et écologiques mais bien le G7, réunion illégitime, inutile, imposée et fort coûteuse.

Par conséquent, on peut présager d’une saison touristique, en demi-teinte, fortement impactée. Dans le cas d’une baisse de fréquentation, qui indemnisera les différents acteurs locaux dont l’activité principale se développe à cette époque de l’année ?

Par ailleurs, il nous semble qu’une “confusion”, alimentée par les services de l’Etat, est faite entre la plateforme constituée par de nombreuses organisations politiques, syndicales et sociales du Pays Basque dont la volonté est de réaliser un sommet alternatif et diverses mobilisations, et l’éventualité d’affrontements violents. Parmi les organisations membres on compte des forces qui offrent des garanties sur la volonté de manifester pacifiquement le refus du monde défendu par les dirigeants présents au G7 et la volonté de construire un autre monde.

Le président Macron aime dire qu’il est à l’écoute des élus et des territoires. Il aurait été de bon ton qu’il en appelle à la communauté Pays Basque pour se positionner sur la réalisation de ce sommet en Pays Basque. Sans doute a-t-il jugé que nous ne serions pas capables d’en comprendre les enjeux. De toutes les manières, maintenant, nous sommes mis devant le fait accompli. Il ne nous reste plus qu’à en appeler à l’intelligence collective tant des élus des communes “choisies” et du Pays Basque afin d’assurer le bon déroulement du sommet alternatif de concert avec la plateforme G7 Ez, et d’exiger au gouvernement, principal irresponsable dans cette affaire, d’assurer la sécurité des biens et des personnes.

* Les élus signataires : Paxkal Lafitte, Filipe Aramendi, Eneko Aldana, Leire Larrasa, Claire Legardinier et Iker Elizalde (élus EH Bai à Saint-Jean-de-Luz, Urrugne, Ciboure et Hendaye).