Ainhoa AIZPURU

Six trésoreries du Pays Basque en danger

Lors d’une conférence de presse, l’intersyndicale de la direction départementale des finances publiques a lancé un cri d’alarme concernant la probable fermeture de six nouvelles trésoreries du Pays Basque.

A Hendaye, la récente fermeture de la trésorerie a engendré une large mobilisation. DR
A Hendaye, la récente fermeture de la trésorerie a engendré une large mobilisation. DR

Anglet, Cambo-les-Bains, Saint-Palais, Mauléon, Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Etienne-de-Baïgorry : six trésoreries du territoire seraient aujourd’hui menacées par la réforme voulue par le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Les syndicats FO, CGT, Solidaires et CFDT se mobilisent aujourd’hui pour tenter de contrer une réforme qu’ils estiment particulièrement néfaste pour les usagers et les maires des communes rurales.

Au total, ce sont près de seize trésoreries qui seraient susceptibles de fermer leurs portes sur l’ensemble du département des Pyrénées-Atlantiques. Six d’entre elles concerneraient le Pays Basque. Ces dernières seraient alors regroupées au sein de trois services de gestion comptable situés à Bayonne, Saint-Jean-de-Luz et Hasparren.

Pour Jean Bernet, secrétaire départemental FO-DGFIP64, cette restructuration est loin d’aller dans le bon sens. Il indique que les trésoreries actuelles sont ouvertes au public, qu’il est possible d'y régler en espèces, et qu’on peut y obtenir des renseignements. "Or, les nouveaux services de gestion comptable ne seront pas tous forcément ouverts au public" regrette-t-il avant d’ajouter : "à partir du 1er juillet 2020 au plus tard, on ne pourra plus y encaisser d'argent en espèces et il faudra réaliser les paiements par Internet". Par ailleurs, ces nouvelles structures n’auront alors apparemment plus pour mission d’informer sur les questions fiscales. "D’une manière générale, ces services ne feront plus que gérer les communes au détriment des services aux usagers", résume-t-il.

Pour exemple, J. Bernet prend le cas des usagers de Mauléon qui devront se rendre à Saint-Jean-de-Luz, dont ils dépendront, pour recevoir des réponses à leurs questions. Suite à la restructuration, le service de gestion comptable de Saint-Jean-de-Luz aura en effet la charge des communes de Mauléon, de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Saint-Etienne-de-Baïgorry.

Les trésoreries amenées à disparaître seront remplacées par des points d’accueil. Mais là aussi, les syndicats redoutent les différentes formes que pourront prendre ces structures. "Ce n’est pas forcément un agent des finances publiques qui vous renseignera" indique J. Bernet qui ne doute pas que la qualité des services rendus sera nécessairement revue à la baisse.

Une mobilisation des élus primordiale

Dans les semaines à venir, le combat sera double. Alors que la directrice départementale des finances publiques accompagnée du préfet rencontreront le président de l’association des maires du 64, les "grands élus" et certainement le président du Conseil départemental pour les convaincre de la viabilité et du bien-fondé de cette restructuration, les syndicats tenteront de leur côté de persuader les élus locaux de défendre le maintien des trésoreries sur le territoire. "Alors que l’Etat souhaite faire des économies budgétaires, c’est encore une fois les usagers, les élus de proximité et la ruralité qui vont être sacrifiés" s'insurge le secrétaire départemental FO.

Pour lui, la mobilisation des élus va être primordiale. J. Bernet prend pour exemple le service de gestion comptable de Bedous qui a été préservé grâce à l’intervention directe de parlementaires auprès de Darmanin. Il espère qu’il en sera de même pour les trésoreries basques. Mais attention, il y a urgence :"le projet doit être acté en octobre 2019" précise-t-il.