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De Biarritz à Paris, le son des tambours a résonné 

Des milliers d’enfants, parents et enseignants d’ikastola ont défilé au son des tambours ce vendredi après-midi à Biarritz. Un an après la danborrada de Bayonne, cette journée a un certain air de déjà-vu. Au cœur des revendications, les 30 postes nécessaires pour assurer la rentrée scolaire prochaine.

5000 personnes ont défilé à Biarritz pour Seaska ce 7 juin. © Guillaume Fauveau
5000 personnes ont défilé à Biarritz pour Seaska ce 7 juin. © Guillaume Fauveau

Le bruit des tambours a résonné ce vendredi dans la citée balnéaire. Les apprentis danborrero n’y sont pas allés de main morte pour que le son de leurs instruments parvienne jusqu’à Paris. Tous espèrent que les engagements, pris par le président Macron le mois dernier lors de sa venue à Biarritz, seront réellement suivis d’actes.

Les élèves des écoles en langue basque sont venus des quatre coins du Pays Basque Nord ce vendredi après-midi. Le rendez-vous était donné à 15h30 à la Grande Plage de Biarritz pour un défilé qui s’est achevé, vers 17 heures, place Sainte-Eugénie. Les enfants ont été rejoints par les parents, enseignants et salariés de Seaska. La danborrada a ainsi réuni plus de 5 000 personnes.



Les manifestants sont sortis dans la rue pour réclamer les 30 postes supplémentaires nécessaires pour commencer l’année scolaire. Mais du côté de l'Etat, le compte n'y est pas. Seaska assure ne pas vouloir signer une nouvelle convention avec lui dans ces conditions. L'Etat était prêt à financer cinq postes, et peut-être dix. La fédération des ikastola du Pays Basque Nord n'a pas eu de retour officiel sur cette dernière information, mais même si elle se confirmait, elle ne pourrait financer 20 postes, et ne signerait toujours pas la convention.

Elle a prévu de nouvelles mobilisations dans les prochains jours pour défendre l'euskara : le 17 juin, premier jour du baccalauréat, élèves et parents sont appelés à se rassembler devant le lycée et centre d'examen Bernat Etxepare de Bayonne pour demander le droit de passer les épreuves en basque. Des mobilisations auront lieu également le 23 juin, jour des feux de la Saint-Jean, pour montrer une opposition à "l'esprit jacobin français". Des rassemblements se tiendront aussi le 27 juin, jour du brevet des collèges, devant les trois centres d'examens.

Le choix de la ville de Biarritz n’est pas anodin pour cette danborrada. C’est en effet dans la cité balnéaire que Macron a tenu des propos en faveur du modèle immersif le mois dernier. C’est aussi là, que Seaska a eu l’occasion de rencontrer Jean-Michel Blanquer en 2017. Un ministre qui a depuis mené deux rentrées scolaires, sans répondre à aucune d'elles aux besoins de croissance de la fédération. Mais Biarritz, ce sera surtout le cœur du sommet international du G7 en août prochain. A ce propos, le directeur et le président de Seaska, Hur Gorostiaga et Paxkal Indo, n’ont pas manqué de questionner : "Que représentent 30 postes d’enseignants, à côté de l’astronomique somme de 30 millions d’euros déboursée pour trois jours de rencontres diplomatiques à Biarritz ?"


©Guillaume Fauveau

La mobilisation d'aujourd'hui arrive dans un contexte plus que tendu suite aux récentes attaques ministérielles à l’encontre du système éducatif en immersion. Face aux déclarations des ministres Gourault et Blanquer, les manifestants espèrent bien faire comprendre au gouvernement la réalité des ikastola et surtout leurs besoins pour assurer leur mission de formation des futurs jeunes, bascophones et responsables.

Cet après-midi, les participants ont aussi montrer leur soutien au modèle immersif de la filière publique, lui aussi objet d’attaques répétées. Un modèle dont il convient de rappeler que la première expérience a commencé au sein même de la cité balnéaire.