Anaiz Aguirre Olhagaray

Seaska : nouvelle danborrada le 7 juin à Biarritz

Le son des tambours retentira à nouveau ce vendredi 7 juin à la Grande Plage de Biarritz, comme en mai 2018. Faute de financements de l’État, la fédération des ikastola se retrouve en déficit budgétaire pour assurer les 30 postes d’enseignants dont elle a besoin à la rentrée 2019.

En mai 2018, la danborrada de Seaska a réuni près de 7 000 personnes à Bayonne.
En mai 2018, la danborrada de Seaska a réuni près de 7 000 personnes à Bayonne.

Si l’on retirait ne serait-ce que cinq minutes à la durée totale du sommet du G7, Seaska serait sauvée. Que représentent 30 postes d’enseignants, à côté de l’astronomique somme de 30 millions d’euros déboursée pour trois jours de rencontres diplomatiques à Biarritz ? Hur Gorostiaga et Paxkal Indo, respectivement directeur et président de Seaska, posent la question avec une ironie teintée de colère. Le vendredi 7 juin, ils appellent parents, enseignants et élèves à participer à une nouvelle et massive mobilisation : une danborrada qui démarrera de la Grande Plage de Biarritz à partir de 15h30.

À la rentrée de septembre, ce sont 200 élèves de plus qui intègreront la filière immersive en langue basque. Un effectif dont la constante progression se confirme année après année. Or le financement par l’État, lui, ne suit pas la même courbe. Il suit plutôt "une doctrine", martèle Paxkal Indo. "On est en train de faire voter par les ikastola un budget déficitaire de 365 000 euros, soit environ 13 % du budget global de l’association", lâche, abattu, le président de Seaska.

Il en vient à douter du maintien d’un contrat avec le ministère de l’Education, dans de telles conditions : "Je ne vois plus l’intérêt d’une convention si le déficit est irrésolu". En 2019, les besoins en enseignants sont estimés à 30 postes, parmi lesquels Seaska se dit en capacité d’en autofinancer seulement 13. "Il revient à Paris de trouver des postes supplémentaires, ou des financements pour payer les postes", insiste Paxkal Indo.

En 2017, Paxkal Indo et Hur Gorostiaga avaient rencontré le ministre Jean-Michel Blanquer à Biarritz. © Bob EDME

Face aux récentes attaques ministérielles à l’encontre du système éducatif en immersion, la grosse mobilisation du 7 juin a été pensée à Biarritz car, rappelle le directeur Hur Gorostiaga, c’est là qu’a eu lieu la première expérimentation de classe immersive dans l’enseignement public. C’est aussi dans cette même commune que le chef de l’Etat Emmanuel Macron s’est exprimé, le 17 mai, promettant des solutions que Seaska attend toujours.

C’est enfin à Biarritz également que se tiendra le sommet du G7, du 24 au 26 août. Trois jours, 30 millions d’euros. "Il y a comme un problème de choix dans cette société", déplore Paxkal Indo. Pour "sauver" la rentrée de Seaska, il propose de réduire le G7 de cinq minutes, "soit à peu près le ratio" de la somme qui manque aux ikastola.