Anaiz Aguirre Olhagaray

Polluer et consommer, les jeunes en ont assez

En grève pour le climat, les lycéens ont une nouvelle fois marché à Bayonne ce vendredi 24 mai. Ils ont dénoncé devant les Galeries Lafayette la surconsommation textile, deuxième industrie la plus polluante, et face à la sous-préfecture, ils ont accusé le gouvernement français d’inaction climatique.

Inquiets pour leur avenir, les jeunes remettent en question le système consumériste actuel. © Guillaume FAUVEAU
Inquiets pour leur avenir, les jeunes remettent en question le système consumériste actuel. © Guillaume FAUVEAU

“Tu préfères une planète bleue ou bien cuite ?” interroge la banderole en tête du cortège lycéen en grève pour le climat. Ce vendredi 24 mai, au départ du lycée René Cassin de Bayonne, environ 550 jeunes ont à nouveau fait entendre leur voix (800 d'après les organisateurs), après l’importante mobilisation du 15 mars dernier. Des galeries Lafayette au centre commercial BAB2, en passant par la sous-préfecture, ils ont dit non à l’injonction “Pollue, consomme et ferme ta gueule !”

La question du climat est “très urgente” pour Noémie et Emma, lycéennes à Cassin, déjà mobilisées lors de la précédente grève pour le climat. “En manifestant, on se sent utile” sourient-elles, grisées par l’ambiance de la mobilisation à peine commencée. Devant le lycée Louis-de-Foix, d’autres jeunes se joignent à la marche.

Clarisse, Oihan et Jeanne s’apprêtent à passer leur bac. © Guillaume FAUVEAU

En classe de terminale scientifique à Cassin, Clarisse témoigne s’être plusieurs fois engueulée avec ses grands-parents au sujet du dérèglement climatique. “On ne veut pas faire culpabiliser les générations précédentes. Mais à quelques semaines du bac, on doit gérer à la fois nos choix d’orientation et les conséquences des agissements de nos prédécesseurs”, se désespère-t-elle, tenant aux côtés de ses amis Oihan et Jeanne, une pancarte qui indique : “Bac+2°C = zéro débouché”.

Le cortège se dirige vers le quartier du Grand Bayonne. Dans les ruelles près de la cathédrale, Alaia et Leire, élèves au lycée bascophone Bernat Etxepare, posent la question en basque : “Pourquoi faire des études si notre avenir sur cette Terre n’est pas garanti ?”. Malgré tout, comme les autres, elles sont motivées à fond par la force de cette mobilisation, à laquelle elles ont tenu à prendre part pour la deuxième fois.

Alaia et Leire, élèves au lycée Etxepare, s'étaient déjà mobilisées le 15 mars dernier. © Guillaume FAUVEAU

Non à la surconsommation

Devant les Galeries Lafayette, les lycéens marquent une pause pour prendre la parole. Tour à tour en basque et en français, ils dénoncent les désastreuses conséquences environnementales de la surconsommation textile, deuxième industrie la plus polluante de la planète, enjoignant leurs camarades à se tourner vers des alternatives plus écologiques comme les friperies.

Les Galeries Lafayette, symbole de la surconsommation pour les jeunes lycéens. © Guillaume FAUVEAU

Des nouvelles prises de parole ont animé la foule rassemblée devant la sous-préfecture de Bayonne. Johan, figure locale du mouvement Fridays For Future, y a rappelé la non prise en compte du Gouvernement de la pétition “L’Affaire du siècle” et dénoncé le vide de sa politique climatique. Les lycéens ont observé une minute de silence en solidarité avec les six militants de Bourg-en-Bresse jugés ce mardi 28 mai pour avoir décroché des portraits présidentiels.

Devant la sous-préfecture, les jeunes ont adressé un message au gouvernement français. © Guillaume FAUVEAU

Tandis qu’ils remontent les allées Paulmy jusqu’au rond-point Saint-Léon, les jeunes scandent “Pollue, consomme et ferme ta gueule. Voilà le message qu’on donne aux jeunes !”. Une injonction à laquelle, à travers une action non-violente, ils ont dit non. Arrivés au centre commercial Carrefour BAB2 d’Anglet, les jeunes ont bloqué l’une des entrées de l’hypermarché afin d’exprimer leur refus de la société consumériste, responsable du dérèglement du climat.