Iurre BIDEGAIN

Le village d’Ugao tourne le dos à la provocation

En pleine campagne électorale, Albert Rivera leader de Ciudadanos s'est rendu dans le village d’Ugao (Bizkaia) ce jeudi 23 mai. Les habitants du village l’ont accueilli dos tournés, en silence, montrant clairement qu'ils refusaient sa présence.

Les habitants d'Ugao ont tourné le dos à Albert Rivera. (Monika DEL VALLE/FOKU)
Les habitants d'Ugao ont tourné le dos à Albert Rivera. (Monika DEL VALLE/FOKU)

"Vous n’êtes pas les bienvenus". Voici le message écrit sur les banderoles tenus par les habitants d’Ugao, et qui pendaient aussi depuis de nombreuses fenêtres. A l’occasion des élections municipales et forales organisées ce dimanche 26 mai, le leader de Ciudadanos Albert Rivera s'est rendu à Ugao ce jeudi 23 mai. Cette commune de Bizkaia est le village natal de Josu Urrutikoetxea, arrêté la semaine dernière par les polices française et espagnole. Le chef de Ciudadanos, avec sa venue dans ce village, espérait recréer le même scénario  qu’à Altsasu ou Errenteria, mais les habitants ont cette fois-ci répondu en silence et le dos tourné.



Lors des dernières élections législatives, seulement 37 personnes avaient voté en faveur de Ciudadanos dans le village qui compte 4 000 habitants. Pour les élections municipales de dimanche, aucune liste de ce parti ne se présente dans la commune, d'où la certitude pour ses habitants que cette visite n'avait aucun autre intérêt pour Rivera que de provoquer des tensions. "Nous ne voulons pas dans notre village des héritiers des franquistes", pouvait-on lire sur une banderole entourée de grands lacets jaunes, symbole de la solidarité envers les prisonniers politiques catalans.

Les habitants d’Ugao ont répondu massivement à la proposition lancée par les commerçants du village qui ont proposé de fermer les portes de leurs magasins ainsi que des maisons. Leur objectif : "exprimer de manière pacifique leur rejet vis-à-vis des provocations".

Les habitants ont aussi fait sonner une sirène qui a empêché d’entendre le discours du leader de la droite espagnole. Celui-ci a répondu ainsi : "Vous ne nous aviez pas fait taire avec des tirs, vous n’allez pas le faire avec des sirènes".

Une fois la visite terminée, une "brigade antifasciste" s’est mise au travail pour "décontaminer" tous les lieux de la commune où est passé le leader de Ciudadanos, vêtus de masque et de combinaisons de désinfection.