Le plus optimiste dans ses propos aura certainement été Beñat Arrabit, le président de l’Office public de la langue basque (OPLB). "Un accord entre Seaska et l’Etat est sur le point d’être trouvé", a-t-il annoncé, après un an de rupture entre les deux parties. Si tout se passe bien, celle-ci devraient être signée le 2 juillet prochain.
Mais Seaska émet déjà des réserves. Là où la fédération des ikastola demande le financement de trente postes d’enseignant, l’Etat n’en prendrait à sa charge que cinq. "On ne peut pas accepter cela," fait savoir Paxkal Indo président de Seaska, "nous nous battrons pour obtenir ce qu’ils nous doivent". "Nous attendons une proposition plus sérieuse de la part de l’Etat pour signer une convention", certifie également Hur Gorostiaga directeur de Seaska. Surtout que cinq postes pris en charge par l’OPLB cette année sur ses réserves économiques risquent de ne pas être renouvelés manque de moyen.
La position de l’Etat est claire pour Seaska. "Le Gouvernement ne voit pas d’un bon œil l’enseignement immersif en euskara", déplore Paxkal Indo. Pour son dernier Herri Urrats, il a tenu à montrer son soutien aux écoles publiques, comme celles d’Irissarry, Anglet et d’Aïnhoa qui ont vu leur projet d’expérimentation pour instaurer l’enseignement immersif bloqué par l’Etat français. "L’immersion n’est pas la propriété de Seaska", a déclaré le président. "Notre but est de rendre bascophone le Pays Basque Nord, et seuls nous n’y arriverons pas".
Un nationalisme jacobin
Des propos relayés par différents élus présents ce jour-là. La prise de parole de Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires au Sénat il y a un mois est "une erreur juridique", selon Jean-René Etchegaray qui s’est fendu d’un discours en euskara pour l’occasion. Mathieu Bergé conseiller régional de Nouvelle-Aquitaine a quant à lui dénoncé un nationalisme jacobin du Gouvernement.
Mais malgré les obstacles rencontrés, Seaska tire un bilan positif de son action. Il y a cinquante ans, seuls une poignée d’élèves remplissaient les bancs de la première ikastola à Arcangues. La barre des 4 000 enfants scolarisés est sur le point d’être franchie à la rentrée prochaine. Une nouvelle ikastola verra également le jour à Arbonne-Ahetze.