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Des victimes d’ETA défendent la reconnaissance des victimes d'abus policiers

Un collectif composé de 41 personnes, victimes ou proches de personnes touchées par des attentats d’“ETA ou organisations similaires”, ont publié un article d’opinion dans les colonnes du groupe Vocento. Ils qualifient d’“erreur politique et humaine grave le manque de volonté de reconnaissance des victimes des abus policiers et venant de groupes d’extrême-droite”.

Le Parlement de Gasteiz, au moment du débat et du vote de la loi des victimes des abus policiers. © Jaizki FONTANEDA / FOKU
Le Parlement de Gasteiz, au moment du débat et du vote de la loi des victimes des abus policiers. © Jaizki FONTANEDA / FOKU

Les signataires du texte paru le 16 avril soulignent que cette reconnaissance “ne suppose pas de dresser l’inventaire, ni de faire référence de façon générique aux victimes du conflit politique qui agite notre peuple”.

Aussi insistent-ils sur le fait que reconnaître ces victimes “ne signifie pas de blanchir, comparer ou légitimer quoi que ce soit en relation à nos attentats ou à l’assassinat de nos proches”, tel que le soutient le Partido Popular (PP), qui a voté contre cette loi au Parlement de Gasteiz. “Il s’agit simplement de reconnaître que ces victimes ont aussi droit à la vérité, la justice, la réparation et la mémoire”.

C’est pourquoi ils rejettent l’argument selon lequel ces victimes sont le résultat d’“erreurs ou d’accidents” et que sont ainsi “sous-estimés des actes irréversibles contre la vie et la dignité humaine. Nous considérons qu’admettre cette sous-estimation nuit à la légitimité de l’État démocratique de Droit et au tissu moral de notre société”.

L’article, principalement signé par Iñaki García Arrizabalaga – dont le père est mort dans un attentat des Commandos Autonomes Anticapitalistes à Donostia en 1980 – est accompagné d’une quarantaine d’autres noms parmi lesquels Sara Buesa, Sandra Carrasco, Bárbara Dührkop, Josu Elespe, María Jauregi, Andoitz et Ibai Korta, Gorka Landaburu, Maixabel Lasa, Rosa Lluch, Roberto Manrique, Arantza Puelles, Rosa Rodero et Naiara Zamarreño.

Le Forum social a salué cette “immense contribution au vivre-ensemble”.