Goizeder TABERNA

La bronca des maires

Une contribution sur la réorganisation de l’Agglomération dans les territoires est en train de recueillir une large adhésion des maires du Pays Basque Nord. Les signataires en appellent à plus de débat au sein de la collectivité.

Organiser au mieux l'institution aux 233 délégués avant 2020, tel est le défi de l'Agglo. © Isabelle MIQUELESTORENA
Organiser au mieux l'institution aux 233 délégués avant 2020, tel est le défi de l'Agglo. © Isabelle MIQUELESTORENA

Ils ont voulu taper du poing sur la table. Une quinzaine de maires sont à l’initiative d’un document qui circule depuis plusieurs semaines dans les anciennes communautés de communes et agglomérations. Plus de cent maires auraient déjà adhéré à cette "Contribution au projet communautaire et à la politique des territoire de la CAPB". Au-delà des propositions qu’ils y développent, les promoteurs de cette initiative réclament un "vrai débat" au sein de la Communauté d’agglomération Pays Basque.

Ce n’est pas une contribution comme une autre. D’après nos informations, elle aurait suscité l’adhésion de la majorité des 158 maires. Un engagement pris au nom de leurs communes respectives. Les quinze premiers élus signataires¹, anti et pro EPCI d’antan mélangés, sont majoritairement issus de l’intérieur du Pays Basque, mais depuis, le texte a circulé dans les dix pôles territoriaux. Une fois tous les maires contactés, les promoteurs de l’initiative envisagent de le transmettre au président de l’Agglo Jean-René Etchegaray, en principe, la semaine prochaine.

Elle est révélatrice d’une frustration parmi les élus, un sentiment de ne pas être pris en compte. Le débat ouvert le 3 novembre sur la politique des territoires aurait cristallisé le malaise. Dans le document que MEDIABASK s’est procuré, ils pointent du doigt "le grand décalage d’information entre les élus du conseil permanent (69 membres) et ceux du conseil exécutif (25 membres)", un décalage "encore plus grand avec les élus du conseil communautaire (233 membres)". La concentration des instances communautaires à Bayonne alors que la majorité des délégués viennent des zones rurales pose également problème.

Plus de responsabilités aux élus

"Comment l’Agglo pourrait faire vivre les territoires ?" C’est la question à laquelle les signataires tentent de répondre. Ils font des propositions pour donner une place plus importante aux pôles territoriaux, plus de responsabilités aux élus des territoires. Ils suggèrent, par exemple, que les pôles gèrent les fonds de concours aux communes et que leur enveloppe soit proportionnelle à la population du pôle.

Le courrier arrive en pleine réflexion sur la politique des territoires. Son vote était prévu pour le conseil communautaire du 13 avril, mais il a été repoussé au 29 juin, le temps de recueillir toutes les contributions. L’organisation de l’Agglomération dans les territoires, c’est un des deux piliers sur lesquels s’appuie le projet communautaire, l’autre étant la Charte d’aménagement et de développement durables. Le projet, lui, définit de façon générale les ambitions et les défis pour le territoire.

Ces derniers mois, une commission a été mise en place pour animer la réflexion sur la politique territoriale. Elle est formée par les présidents des dix anciennes communautés de communes et ce n’est que récemment, lors de la dernière réunion, que des binômes ont été intégrés à la démarche. Une source de l’Agglomération estime que certains signataires ont pu voir, à ce moment-là, que "la quasi totalité de leurs demandes ont eu une réponse". En attendant, ces derniers ont maintenu leur initiative. Il semblerait qu’ils en attendent plus.

 

 

1) Claude Barets, Dominique Bosq, Gilbert Dublanc, Michel Etchebest, Pierre Eyherabide, Arnaud Gastambide, Pierre Guillemotonia, Michel Ibarra, Alfontxo Idiart, Alain Iriart, Jean-Pierre Iriart, André Larralde, Jean-Jacques Loustaudaudine, Eric Narbaïts-Jauréguy, Arnaud Villeneuve, Jean-Claude Ybargaray.