Goizeder TABERNA

Claude Olive défend sa politique des mobilités

Le président du Syndicat des mobilités et maire d’Anglet est interpellé par les associations. La veille de la marche pour le climat, il a répondu à ses contradicteurs.

Claude Olive et Jean-René Etchegaray ont présenté le Tram'bus le 9 novembre dernier à Bayonne. © Isabelle MIQUELESTORENA
Claude Olive et Jean-René Etchegaray ont présenté le Tram'bus le 9 novembre dernier à Bayonne. © Isabelle MIQUELESTORENA

A l’heure où Bizi! organise ce 16 mars une marche pour le climat à Anglet, avec le soutien d’autres associations, le responsable du Syndicat des mobilités Pays Basque Adour répond point par point aux critiques qui lui sont faites. Son président, Claude Olive, reconnaît pleinement le retard en matière de déplacements à vélo et se place à rebours de ce qui s’est fait pendant de longues années dans ce territoire.

C’est par un mea culpa que commence l’argumentaire. Interrogé par MEDIABASK, le représentant du Syndicat des mobilités assume : "Nous sommes conscients aujourd’hui que la place du vélo a été oubliée". Il dit avoir décelé et pris en compte plusieurs "points durs très dangereux" et reconnaît le manque de prise en compte du vélo dans le projet de Tram’bus lancé, relève-t-il, en 2009. Depuis sa prise de fonction, il dit s’être fixé comme objectif de trouver des solutions pour "remettre le vélo au cœur du projet".

Les réponses aux questions posées par MEDIABASK sont longues, très longues. Elles sont précises. Claude Olive apparaît en capacité à donner des réponses concrètes alors que pendant ces dernières années, le manque de communication, déploré notamment par les associations, semble avoir marqué ce dossier. En témoignent les manifestations de Bizi! et celles d’autres associations.

Le temps semble être à la concertation. Depuis octobre, un groupe de travail intégrant les associations s’est formé. Les cinq réunions réalisées à ce jour auraient permis d’explorer des pistes d’amélioration sur le tracé du Tram’bus. Un projet perçu jusque-là comme une aberration tant il négligeait les déplacements doux, à contre-sens de l’article L228-2 du Code de l’environnement qui exige qu'"à l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines (…) doivent être mis au point des itinéraires cyclables".

Depuis, la copie a été revue et sur la ligne 2; cela a permis, entre autre, de garantir un linéaire d’aménagement cyclable adapté. Quant à la ligne 1, le vélo sera intégré à l’avenue de Biarritz à Anglet et le secteur de la mairie de Bayonne. Sur d’autres points rouges, la réflexion est en cours.

Faciliter d’autres modes de déplacement

La réflexion du Syndicat des mobilités dépasse la problématique du vélo et du Tram’bus. Récemment, ce dernier a présenté sa nouvelle offre en termes de transports en commun, ses projets de parking aux entrées des villes et des dispositifs qui facilitent l’usage des vélos pour le dernier kilomètre. La mise en place d’un stationnement vélo sécurisé en entrée d’agglomération, en 2019, "pour que les habitants des communes hors littoral s’y rendant puissent stationner leur vélo la nuit" en est un exemple.

Vue par certains comme un encouragement à continuer à utiliser la voiture, la gratuité de l’autoroute A63 s’inscrirait dans la volonté de dévier vers cette "rocade urbaine" le trafic de passage qui congestionne les routes locales, et de faciliter d’autres modes de déplacement pour les trajets courts sur ces "petites" routes. Cela nécessiterait tout de même des aménagements supplémentaires.

La route est longue, mais le Syndicat des mobilités se dit résolu à "infléchir les tendances ou circuler autrement". C’est dans cet esprit que les élus abordent la réflexion du Plan de déplacements urbains (PDU), document réglementaire à rendre pour fin 2019. Là aussi, le Syndicat reconnaît que le précédent n’a pas été suivi d’effets sur le BAB. Cette fois, il dit tenir bon et assure que la politique définie sera en adéquation avec le Plan climat de l’Agglo. Claude Olive semble prêt à rentrer dans la course à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C’est sur la distance que l’on verra s’il suit le peloton de tête.