Anita LOPEPE

Transition écologique, justice sociale et souveraineté pour combattre le changement climatique

Anita Lopepe. © DR
Anita Lopepe. © DR

Le 16 mars, plus de 140 organisations appellent à la Marche du Siècle pour le climat. EH Bai en sera.

La marche entend, une fois encore, alerter et faire prendre conscience de la nécessité de limiter le réchauffement global à 1,5°C . En ce sens, l’initiative des lycéens basques se joignant à l’appel à la grève internationale pour le climat est à saluer.

Mais il s’agit aussi de construire des alternatives. Et face à l’inaction des Etats, voire même le recul de leurs engagements, trois ans après la COP 21, tout mène à constater que les solutions viendront des alternatives construites localement et à petite échelle. C’est la contribution que le Pays Basque peut apporter à ce défi planétaire. Pour cela, il est indispensable que notre territoire puisse être maître de ses décisions et orientations politiques, de ses ressources alimentaires et énergétiques...

Au Pays Basque, un territoire historiquement enclin à la construction d’initiatives économiques, culturelles et sociales depuis la base, nombre de démarches et projets contribuent à la mise en place, par la mobilisation populaire, de modèles de production et de consommation écologiquement vertueux (l’agriculture paysanne, les AMAP et groupement d’achats de produits écologiques, la production d’énergie verte et locale reposant sur le financement populaire; la monnaie locale pour une relocalisation de l’économie...).

Mais il est temps de passer à la vitesse supérieure. L’urgence climatique est là.

Cette orientation vitale doit être accompagnée et impulsée par les pouvoirs publics. La Communauté d’agglomération Pays Basque s’est engagée, dès sa création, dans la transition écologique et énergétique. Elle se doit, avec les communes, d’être le fer de lance de politiques publiques visant par exemple au développement des transports en commun sur l’ensemble du territoire pour réduire l’usage de la voiture. Mais elle se doit aussi d’être le relais et le facilitateur des initiatives populaires.

Et l’enjeu n’est pas que climatique. Le tryptique transition écologique, justice sociale, participation citoyenne prend tout son sens en cette période où déséquilibres environnementaux, colère face aux injustices sociales et sentiment de mépris par les classes politiques entretiennent le marasme. Les mesures de transition écologique induisent une plus grande justice sociale. Pour exemple, le développement des transports en commun, voire leur gratuité, favorise la mobilité des plus démunis, tout en contribuant à la baisse des émissions de CO2. La production d’énergies renouvelables, et donc non délocalisables, permet la création d’emplois et la relocalisation de l’économie, tout en assurant la nécessaire transition énérgétique. Toutes ces mesures seront pérennes et protégées de toute dérive lucrative par la participation et le contrôle citoyens.

“Fin du monde et fin du mois relèvent du même combat” soulignent l’appel à la Marche du siècle. Transition écologique, souveraineté (alimentaire, énergétique, politique) et gouvernance citoyenne relèvent de la même solution.