Xan Idiart

“Nous répondons à tous les besoins”

Christelle Minaberry est membre du groupe de travail d'Integrazio Batzordea. Elle revient sur le mode de fonctionnement et les besoins de cette association qui lutte pour la scolarisation des enfants en situation de handicap à Seaska.

Les membres d'Integrazio Batzordea ont présenté la nouvelle campagne pour 2019 le 28 février. © Bob Edme
Les membres d'Integrazio Batzordea ont présenté la nouvelle campagne pour 2019 le 28 février. © Bob Edme

MEDIABASK : Quels sont les besoins d'Integrazio Batzordea à la rentrée prochaine ?

Christelle Minaberry : 127 000 euros seront nécessaires cette année pour aider à la scolarisation des enfants en situation de handicap dans les ikastola du Pays Basque Nord. 111 enfants sont accompagnés depuis janvier 2019, sachant que les chiffres augmentent. C'est une très bonne nouvelle. Ça veut dire que la scolarisation des enfants handicapés ne cesse d'augmenter.

Qui finance cet accompagnement ?

C.M : La majorité des auxiliaires de vie scolaire handicape (AVSH) sont financés par l'Inspection académique. Mais malheureusement, l'Education Nationale, en dépit des textes, ne finance pas la totalité des postes, et donc Integrazio Batzordea doit compléter le reste.

Cela veut-t-il dire que des enfants se retrouvent sur le carreau, sans aide ?

C.M : Justement, nous arrivons à répondre à tous les besoins. C'est là notre force. Nous arrivons à combler tous ces besoins, et aujourd'hui, tous les enfants qui en ont besoin, sont accompagnés dans nos ikastola. Le défit est là aussi, puisque le besoin est grandissant, et il nous faudra continuer à y répondre. Soit l'enfant est aidé par l'AVSH entièrement financé par l'Inspection Académique, soit nous venons compléter cet accompagnement.

Et comment complétez-vous justement là où l'Inspection Académique ne finance pas ?

C.M : Nous faisons des campagnes de dons par exemple. Cette année, nous menons la vingtième depuis qu'Integrazio Batzordea existe. C'est grâce à nos partenaires, aux associations, aux dons des particuliers, à tous les parents bénévoles dans les ikastola que l'on continue à lutter pour l'inclusion et arrivons à répondre à tous les besoins. Bien sûr, on remercie tout ce monde.

Concrètement, quels besoins ont les enfants ?

C.M : Ce sont des aides très personnalisées. Difficile de répondre d'une façon générale. Il y a par exemple l'aide en classe, au plus près de l'enfant pour expliquer à nouveau les consignes, ou aider à l'organisation des notes. C'est un accompagnement humain très variable.

Comment accueille-t-on chaque enfant ?

C.M : C'est la Maison Départemental des personnes en situation de handicap (MDPH) qui l'encadre. La famille fait une demande d'aide et c'est une commission de la MDPH qui décide du nombre d'heures allouées à l'enfant. Ensuite c'est à l'Inspection Académique de financer ces heures.

Le dispositif ULIS est mis en place dans certaines ikastola. Pouvez-vous expliquer en quoi cela consiste ?

C.M : C'est une unité d'inclusion scolaire. L'effectif maximum est de douze élèves. Il y a une enseignante spécialisée et un AVS commun à tous les élèves. L'enfant reste inscrit dans sa classe d'âge, mais s'il a besoin à un moment de l'année de reprendre une notion, il va dans la classe ULIS et prend un peu plus de temps pour assimiler. C'est un dispositif qui existe depuis longtemps dans l'Education Nationale, et il a aussi été créé à Seaska. La première classe ULIS a ouvert au collège Xalbador de Cambo en 2010-2011. Une autre à Piarres Larzabal en 2015-2016, une au collège Erdozaintzi-Etxart de Larceveau, et la dernière en septembre 2018, à l'ikastola de Saint-Jean-de-Luz.