L’océan et les plages de sable fin ont fait du Pays Basque Nord une zone attractive et l’économie résidentielle a bien profité de cette vague pendant des décennies. Cette dernière représente encore deux tiers des établissements professionnels. La Communauté d’agglomération Pays Basque voudrait propulser l’économie productive sur cette même vague, dans le cadre du nouveau Schéma de développement économique présenté le 21 février.

Elle a fait le choix de la création d’emplois plus stables et mieux rémunérés et un développement qui se veut durable pour le territoire. "Je pense aux actifs de ces secteurs qui verront leurs emplois consolidés, mais je pense aussi aux jeunes qui trouveront des raisons de se former et de profiter, au Pays Basque, d’emplois plus durables", a affirmé Jean-René Etchegaray, président de l’Agglo devenue la principale actrice avec la Région dans le domaine de l’économie.

Pour guider l’action de la collectivité, en dehors de l’agriculture et du tourisme, huit filières de l’économie productive sont devenues des "domaines d’activité stratégiques". C’est le cas de l’aéronautique, l’agroalimentaire, la construction durable, le numérique, la croissance bleue, l’artisanat de production, la santé et la logistique. Alors que l’économie bleue fera partie sous peu des cinq filières d’excellence fléchées par le schéma, à travers la technopole Ocean Start, l’agroalimentaire sera lui aussi structuré par une technopole d’ici 2020. Les autres filières d'excellence étant celles du numérique, de l’aéronautique et de la construction durable.

Pour pouvoir garder le cap à moyen et long termes, le foncier à vocation économique est à surveiller comme le lait dans le fourneau. Le Pays Basque Nord ne dispose que de 26 ha de terres immédiatement disponibles dont 13 destinés à la logistique, alors que la consommation est de 6 ha par an. Il y aurait bien une réserve de 100 ha, mais leur commercialisation ne pourra se faire que dans quelques années. Ce qui fait dire au vice-président chargé de l’Economie et du développement des territoires, Michel Etchebest, que la terre est à consommer avec frugalité.

Technopole "hors-les-murs"

Les élus se sont donnés comme objectif de trouver un équilibre entre la côte et l’intérieur, autant pour le foncier dont les deux tiers se trouvent actuellement sur le littoral que pour l’activité. Ainsi, l’Agglo veut accompagner toutes les formes d'entreprenariat et parle même de technopole "hors-les-murs" pour fédérer l’ensemble des acteurs d’un secteur éparpillés sur le territoire. La vice-présidente déléguée à l’économie et l’innovation, Sylvie Durruty, ne cesse de le rappeler, les modèles d’entreprenariat évoluent.

Ces acteurs pourraient ainsi bénéficier de la recherche et des réseaux développés dans la Technopole Pays Basque, "fer de lance" du développement économique. L’entreprise Lynxter a pu y goûter. Repérée par l’Agglo alors qu’elle était installée à Anglet, cette société de construction d’imprimantes 3D nouvelle génération a d’abord déménagé ses bureaux à la Technocité de Bayonne, puis ses ateliers. Elle emploie sept personnes et compte embaucher en 2019. Présent lors de la présentation du Schéma de développement économique, son représentant Thomas Batigne s’est dit satisfait du choix de s’être installé au Pays Basque, dans cette zone attractive située au cœur de l’Eurorégion.

Le jeune entrepreneur incarne les orientations votées le 2 février par les délégués communautaires, mais les feuilles de route concrètes des sept axes de travail qui y sont définies, elles, restent à être précisées. Tout comme la volonté affichée de s’appuyer sur du partenariat avec les autres acteurs de l’économie, telles la Région et la Chambre de commerce et d’industrie. "Dans cette perspective, la gouvernance économique du Pays Basque fera l’objet d’un dispositif d’un nouveau genre, en cours d’élaboration et qui réunira l’ensemble de ces acteurs", assurent les élus. A terme, entreprises, formation, recherche, institutions, tous formeraient un écosystème local.




L’économie du Pays Basque Nord :

48 243 établissements

143 440 emplois

162 zones d’activité

4 technopoles dont une en cours de création : 3 000 emplois et 3 000 apprenants

12 pépinières d’entreprises