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Des signatures pour faire évoluer la législation sur l’euthanasie

La famille Lorente Tellaetxe de Portugalete, en Bizkaia, a présenté lundi dernier au Parlement espagnol plus de 182 000 signatures pour demander la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Maribel Tellaetxe, la grand-mère de la famille, souffre de la maladie d’Alzheimer à un stade très avancé.

Le mari et le fils se battent pour faire respecter la dernière volonté de Maribel Tellaetxe.  Luis JAUREGIALTZO | FOKU
Le mari et le fils se battent pour faire respecter la dernière volonté de Maribel Tellaetxe. Luis JAUREGIALTZO | FOKU

La famille de Maribel Tellaetxe a obtenu 182 650 signatures sur la plateforme numérique Change.org. Leur pétition demande la dépénalisation de l’euthanasie. Ils ont rappelé qu’une proposition de loi sur la mort assistée se trouve actuellement bloquée, en procédure parlementaire. Bien que leur démarche ait pour origine la situation de Maribel Tellaetxe, atteinte de la maladie d’Alzheimer depuis une douzaine d'années, ils ont expliqué se battre pour que la volonté des citoyens soit respectée.

Luis Lorente Tellaetxe, fils de Maribel, rappelle dans le texte qui se trouve sur Change.org que sa mère lui a demandé de la “laisser partir” quand elle ne le reconnaîtrait plus. "Elle a demandé à ne pas vivre du moment qu'elle n'est plus lucide ou qu'elle ne se souvient plus, ne pas vivre dans la douleur. Elle l'a d’ailleurs inscrit dans un document de dernière volonté rédigé quand elle se trouvait encore en possession de tous ses moyens". Il dénonce ne pas pouvoir exaucer sa volonté "car l’Etat a décidé que notre souffrance devait continuer".

Le fils de Maribel souligne que le code pénal espagnol envisage une peine entre deux et huit ans de prison contre ceux qui pratiquent l’euthanasie. Il se questionne alors : sera-t-il puni par des années de prison pour avoir voulu défendre la liberté de sa mère ? "Des personnes me disent qui si nous en terminons avec la vie de ma mère, nous le regretterons toute notre vie. Et pourtant, le regret que nous éprouvons maintenant est celui de laisser notre mère vivre ainsi. Ou plutôt, de maintenir en vie le corps de notre mère".

La famille demande le soutien des citoyens pour faire pression sur la commission de santé du Parlement afin qu’elle accepte la Loi d’euthanasie. "Cela fait des années qu’on en parle, mais rien n’avance" regrette L. Lorente. En attendant, la famille Lorente-Telletxea a reçu le soutien unanime de la Mairie de Portugalete, où tous les groupes politiques présents ont voté une déclaration pour la dépénalisation de l’euthanasie.