Willy Roux

Paris-2024 dit non à la pelote basque

Jeudi 21 février, le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 a dévoilé une liste de quatre sports additionnels. Le surf, le skateboard, l’escalade et le breakdance pourraient intégrer le programme. Pas la pelote.

La candidature de la pelote avait été défendue le 30 janvier. © Bob Edme
La candidature de la pelote avait été défendue le 30 janvier. © Bob Edme

"La porte n’est pas fermée mais elle est étroite". Après la dernière assemblée générale de la Fédération française de pelote basque en mars dernier, Lilou Echevarria avait encore l’espoir de voir la pelote basque figurer dans le programme des JO de Paris 2024. Cent ans après avoir été sport de démonstration à Paris en 1924, l’histoire aurait été belle.

Mais jeudi, le Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 par le biais de son président béarnais, Tony Estanguet, a refermé définitivement la porte à la pelote basque, comme au karaté, la pétanque, le squash, le ski nautique et le billard. "Je suis déçu, mais par surpris, soupire Lilou Echevarria. Nous n’avions pas vraiment de faiblesses, mais les sports choisis avaient une candidature plus forte avec une étiquette de sports modernes dans la mouvance".

Le skateboard, le surf et l’escalade qui feront leur apparition aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 devraient être reconduits dans la capitale française. Le breakdance, quatrième sport pressenti pour devenir sport additionnel, (NDLR : Le CIO doit encore valider ces quatre sports en décembre 2020), s’inscrit clairement dans la volonté du comité d’organisation de se "connecter aux sports qui cartonnent partout dans le monde". "Ces sports ont en commun leur jeunesse, l'appel à la créativité. Ils sont spectaculaires et exigeants", a indiqué le triple champion olympique, Tony Estanguet.

La candidature de la pelote, défendue le 30 janvier dernier durant près de deux heures devant le comité organisateur de Paris 2024, a sûrement pâti de son manque d’internationalité et de son image de sport traditionnel. "On oublie souvent que dans ces sports traditionnels, ce sont des jeunes qui jouent, lance Lilou Echevarria. Je crois qu’il faut être un sport fort aux USA pour peser auprès du CIO, et être un sport qui draine une importante activité économique autour pour avoir une véritable aura, comme le surf. Notre sport véhicule d’autres valeurs".

Alors que la FFPB et la FIPV (Fédération internationale de pelote basque) n’ont pas encore eu de retour de la part du Comité organisateur de Paris-2024, Lilou Echevarria pense déjà à organiser des parties de démonstration à Paris pendant les JO. Il évoque même une compétition organisée autour des sports recalés par le CIO : "Quelqu’un pourrait un jour créer des Jeux avec les sports qui ne sont pas dans le programme olympique hors du CIO, ce serait alors nos jeux à nous !".

Le surf, quant à lui, est au programme des JO de Paris-2024 et pourrait profiter au Pays Basque, puisque la ville de Biarritz, associée aux communes landaises de Capbreton, Hossegor et Seignosse, ont déposé un dossier pour accueillir la compétition. La Cité impériale, ville berceau du surf, devra convaincre aux dépends de Lacanau, également en lice pour organiser ces épreuves de surf.