Anaiz Aguirre Olhagaray

La plateforme anti-G7 demande l’annulation du sommet

Cinq membres de la plateforme G7 Ez-Non au G7 ont interpellé le maire de Biarritz Michel Veunac pour réclamer l’annulation du sommet, prévu du 24 au 26 août dans la cité balnéaire. Ils lui ont demandé de ne pas “cautionner” le G7 et l’ont prévenu qu’ils se mobiliseraient.

La plateforme Non au G7 attend des nouvelles du sous-préfet, qui leur aurait assuré être prêt à dialoguer. © Guillaume FAUVEAU
La plateforme Non au G7 attend des nouvelles du sous-préfet, qui leur aurait assuré être prêt à dialoguer. © Guillaume FAUVEAU

Sollicité par la plateforme G7 Ez-Non au G7, le rendez-vous de ce mercredi 20 février à la mairie de Biarritz avait d’abord pour objet de présenter au maire, Michel Veunac, ce collectif composé de 36 organisations différentes, associées à d’autres structures à l’échelle hexagonale (Attac France, le Criid, Solidaires, la Confédération paysanne) et européenne. Les cinq représentants de la plateforme anti-G7 ont interpellé Veunac sur les différents points qui les inquiètent : la "prétendue utilité" du sommet, les mesures sécuritaires envisagées et les "prétendues retombées économiques locales". Conclusion du collectif : il faut annuler le sommet du G7.

Le sommet des sept puissances mondiales leur paraît "inutile". Il ne s’agit selon eux que de "réunions informelles" sans impact aucun sur la population mondiale et les pays émergents. "Leur petite sauterie est ridicule", estime Patricia Leuenberger, conseillère municipale à Bayonne et membre de la plateforme anti-G7. "Ce sommet représente un coût pharaonique alors que dans le même temps, on demande aux citoyens de faire des économies". Une organisation à la forte empreinte carbone, aussi. "C’est complètement aberrant", juge Patricia Leuenberger.

La crainte de violences policières

La plateforme Non au G7-G7 Ez s’inquiète aussi énormément du dispositif policier qui sera déployé pendant le sommet. Ses membres rappellent que lors du dernier G20 à Hambourg (Allemagne), "il y a eu de très graves affrontements", et que lors du sommet du G8 à Gênes (Italie) en 2001, la police avait tué un jeune manifestant. Le sommet du G7 de 2019 amènera "une très mauvaise ambiance", "un climat délétère", d’après le collectif d’opposants au G7.

Ils ont également rappelé au maire Michel Veunac les souvenirs de la manifestation du 18 décembre, à l’occasion de la venue à Biarritz du ministre des affaires étrangères. Un policier avait alors visé avec un flash-ball le visage de la jeune Lola Villabriga, lui provoquant une triple fracture de la mâchoire. Une violence policière à propos de laquelle les anti-G7 soulignent le "silence éloquent" de la part des élus locaux.

Un contre-sommet en préparation

Même s’ils ne se prononcent pas encore sur la manière dont s’articulera la mobilisation pendant le G7, les membres de la plateforme assurent qu’elle aura bien lieu. En amont d’abord (comme cela a été le cas samedi dernier) pour continuer à marteler leur demande d’annulation du sommet et convaincre la population, et "à défaut" durant le G7, pour "empêcher" son déroulement. "Veunac s’est dit favorable à la manifestation", rapporte Hartzea Lopez, "mais 'dans le calme'. Il a même lâché qu’on pourrait manifester 'en silence'", sourit-il.