AINHOA AIZPURU

“J’ai toujours eu l’idée d’utiliser le basque dans mon futur métier”

Marion Aramendi fait partie de la première promotion de la formation linguistique transfrontalière, Eskola Futura. Actuellement, elle étudie la langue basque dans un barnetegi près de Bilbo. Entre deux cours, elle a accepté de faire part à MEDIABASK d'une expérience qu'elle ne regrette en aucun cas.

Marion Aramendi et les étudiants de sa promotion étudient au barnetegi de Zornotza durant la première année. DR
Marion Aramendi et les étudiants de sa promotion étudient au barnetegi de Zornotza durant la première année. DR

Comment se déroule cette première année de formation du programme Eskola Futura ?

Marion Aramendi : Nous sommes tous les sept au barnetegi de Zornotza, près de Bilbo, dans un environnement totalement euskaldun. Nous dormons et prenons les repas sur place. Dans la semaine, nous suivons six heures de cours par jour, du lundi au vendredi. Nous avons dû nous habituer aux horaires espagnols puisque la pause déjeuner se fait à 14 heures. Nous reprenons ensuite les cours jusqu’à 17h30. Le barnetegi organise des activités très variées après les cours. On a pu faire du canoë, de la txalaparta, des concours de pintxo, des danses basques. Toujours en euskara. C’est vraiment de l'immersion totale.

Vous parliez déjà basque avant d’arriver au barnetegi ?

M.A : Oui, je parlais déjà un peu le basque dans ma famille. J’ai pu suivre une scolarité bilingue par la suite. L’euskara a toujours été présent dans ma vie. Même à l’université, j’ai pu prendre l’option basque durant les deux premières années. J’ai commencé la formation avec un niveau B2, mais je sens déjà, après quelques mois, que j’ai bien amélioré mon niveau de langue en particulier dans sa fluidité, à l’écrit et à l’oral. J’ai aussi pu élargir mon vocabulaire d’autant plus qu'il n'est pas toujours le même ici et au Pays Basque Nord. C’est une richesse supplémentaire.

Un niveau minimum de langue est-il demandé pour intégrer le programme ?

M.A : Nous devions avoir quelques notions mais il y avait quand même d'importantes différences de niveau entre nous. Deux de mes camarades ont commencé avec un niveau encore débutant. Elles ont incroyablement progressé. Elles ont maintenant un niveau B2.

Le programme Eskola Futura a-t-il eu une influence sur votre projet professionnel ?

M.A : Aujourd’hui, mon but est d’être enseignante bilingue dans une école primaire du Pays Basque Nord. A la base, je souhaitais être orthophoniste. Alors que je préparais les concours, je suivais aussi une licence avec pour plan B être professeur des écoles. J’ai toujours eu l’idée d’utiliser le basque pour exercer mon futur métier. Finalement j’ai décidé d’arrêter les concours pour me consacrer à mon deuxième projet : devenir professeur des écoles. Et puis, il ne faut pas oublier que devenir enseignant bilingue me permettra de pouvoir exercer au Pays Basque et rester proche de chez moi. C’est un point important dans mon cas. Le manque d’enseignants bascophones au Pays Basque Nord me permettra normalement de décrocher rapidement un poste. Evidemment, ces deux points me confortent dans le choix que j’ai fait. On sait qu’actuellement, ce n'est pas facile pour tout le monde de trouver du boulot. Le programme Eskola Futura est quand même une bonne opportunité pour pouvoir travailler au Pays Basque.

Comment va se poursuivre la formation ?

M.A : L’année prochaine nous partons à Pau faire une année de Master qui nous permettra de nous préparer au concours de professeur des écoles. Ce sera aussi l’occasion de rencontrer les étudiants du Pays Basque Sud qui font aussi partie du programme Eskola Futura.

Vous faites partie de la première promotion d’Eskola Futura. Croyez-vous qu’il y ait des choses à améliorer ?

M.A : D’une manière générale, tout se passe bien et c’est une belle expérience. Je ne regrette pas du tout mon choix. Nous sommes un bon groupe et on échange aussi beaucoup avec les autres personnes qui étudient au barnetegi. Le temps passe très vite. On passe de très bons moments tout en étudiant la langue. En quelque sorte, on joint l'utile à l'agréable. Si vraiment je devais dire quelques chose, ce serait peut-être par rapport au niveau de basque. L’un de nous est arrivé avec un très bon niveau B2 et il a déjà passé le niveau C1. Je me demande s’il ne risque pas de s’ennuyer jusqu’à la fin de l’année scolaire.