Anaiz Aguirre Olhagaray

Environnement, finances et ancien tribunal au menu du conseil municipal de Bayonne

L’ancien Palais de justice de la rue d’Espagne s’est invité au conseil municipal de Bayonne ce 14 février. Ont également été débattues les orientations budgétaires ou encore la politique de la ville en matière d’environnement.

Le conseil municipal s'est tenu le jeudi 14 février. © Aurore Lucas
Le conseil municipal s'est tenu le jeudi 14 février. © Aurore Lucas

Messieurs Etcheto, Duzert, Pallas, Artiaga et Madame Picard-Felices ont demandé la “protection fonctionnelle” (1) dans le cadre de la procédure engagée à leur encontre par la SCI Galerie du Palais. Les conseillers municipaux de l’opposition ont engagé un recours pour protester contre la désaffectation, le déclassement et la cession de l’ancien tribunal de Bayonne, et contre l’arrêté de permis de construire accordé à la SCI Galerie du Palais. Aucun conseiller n’ayant pris part au vote, la délibération n’a donné aucune suite.

"Nous sommes attaqués en justice par un promoteur privé qui essaye de nous intimider", a souligné Henri Etcheto (Bayonne Ville Ouverte). "Sur ce dossier très sensible, les démarches participatives tant vantées par la municipalité n’ont pas été mobilisées, et même soigneusement évitées", note de son côté Sophie Herrera (Bayonne Demain), faisant allusion au budget participatif mis en place par la Ville et dont la liste des lauréats a été dévoilée la veille. Face à une abstention unanime, la délibération a été laissée sans suite.

Des "kilos" de papier

Les élus ont été invités à prendre acte d’un rapport sur la situation de la Ville en terme de développement durable. Ce point a donné matière à débat, les conseillers d’opposition reprochant à la majorité un usage excessif de papier dans ses supports de communication.

"Est-ce une bonne gestion durable de la politique de la Ville ?", s’interroge Colette Capdevielle, qui suggère d’"enclencher une réflexion sur l’impact environnemental de tout ce papier". Henri Etcheto ajoute que "cela se mesure en kilos de prospectus, qui ne finissent pas mais commencent dans la poubelle !". Sophie Herrera va aussi dans ce sens, demandant "l’objectivation du bilan carbone de la distribution de papier sur une année dans les boîtes aux lettres" bayonnaises.

Exaspérée par ces accusations, Martine Bisauta a réagi : "Vous parlez de ‘greenwashing’ ? Mais à une époque, vous ne saviez même pas ce que signifiait le mot ‘écologie’ !", s’est-elle exclamée, provoquant des rires dans les rangs de la majorité. "On fait avec nos moyens", s’est-elle défendue. "Mais nous accuser de malhonnêteté intellectuelle, cela me rend assez penaude", a-t-elle regretté, "autour de cette table, il y a des gens qui font des choses par conviction".

"Brouillard" budgétaire

"La dette de la Ville de Bayonne ne comporte aucun emprunt toxique", s'est félicité l’adjoint aux finances Michel Soroste. "Nous sommes très loin des élucubrations de certains sur des banqueroutes imaginaires", ironise-t-il, se réjouissant de "dix années sans augmentation d’impôts".

Pour Mathieu Bergé (Bayonne Demain), la "météo" budgétaire prévoit "brouillard" et "avis de tempête". La Ville lui semble avoir été plongée dans un "brouillard financier et politique", et il estime qu’elle "s’endette, se rapprochant des 70 millions d’euros et du seuil périlleux des dix ans du ratio de solvabilité".

"Quinze millions d’euros de dépenses d’équipement en moyenne de 2014 à 2017, 21 millions en 2018 et 26 millions par an prévus en moyenne pour la période 2019-2021. La projection financière que vous nous présentez dans le rapport ne masque pas la dégradation financière en terme d’endettement que cette augmentation génère". Une augmentation qui, d’après l’élu de Baiona 2014 Jean-Claude Iriart, "interviendra surtout au début du prochain mandat".

(1) Les élus ou les agents publics peuvent demander la protection fonctionnelle afin de bénéficier d’une assistance juridique en cas de mise en cause dans une affaire judiciaire.