Rame pour ta planète

Soulever la vague de la planète

La prochaine rame est fixée au 2 février dont le spot sera annoncé sur le site www.ramepourtaplanete.com. © A. ZUCCACHIATTI
La prochaine rame est fixée au 2 février dont le spot sera annoncé sur le site www.ramepourtaplanete.com. © A. ZUCCACHIATTI

Pour leur quatrième rassemblement, samedi 5 janvier 2019, cette fois au port de Guéthary, les organisateurs de Rame pour ta planète, mouvement citoyen, ont eu le sourire. Malgré le froid, le soleil était là. Et comme l’océan était une mer d’huile, les surfeurs n’ont pas eu la tentation des vagues. Ils sont donc venus en nombre pour rendre un peu à la nature la réjouissance qu’elle leur procure chaque fois qu’ils surfent.

Depuis le 6 octobre 2018, c’est le même rituel. Chaque premier samedi du mois, surfeurs et surfeuses se retrouvent sur un spot de la côte basque comme de France, pour ramer dans l’océan et ainsi (se) rappeler ce que les scientifiques du Giec s’alarment à dire : que le réchauffement climatique s’aggrave, tout comme la perte de biodiversité, et qu’il est urgent d’agir sérieusement. Aux hommes politiques et autres acteurs industriels d’avoir le courage des décisions concrètes et pertinentes. Mais aussi à tout un chacun d’avoir la persévérance de changer d’attitude, de changer d’habitudes. Par exemple, une vie sans plastique (sic) est un océan sans déchets… Témoins avec Surfrider Foundation de cette grave pollution maritime, les surfeurs savent de quoi ils parlent !

Pour autant, les surfeurs sont des consommateurs, comme tout le monde, n’ayant pas plus de leçon écologique à donner que quiconque. Mais leur sport leur apprend le sens de la persévérance – que de temps de rame pour une courte vague surfée ! – et en mettant celle-ci au service d’un geste pour la planète tous les premiers samedis du mois, ils se donnent le goût de changer chaque fois plus au quotidien.

Outre de se rassembler pour se donner du cœur à l’ouvrage dans la nécessaire transition écologique de nos modes de vie, Rame pour ta planète s’est donné aussi un solide horizon pour dégainer tous les mois, avec la réunion du G7 à Biarritz en août 2019 à Biarritz, par ailleurs ville internationale du surf. Sans faire de Trump l’ennemi obligé des surfeurs, lui déboucher les narines avec un peu d’iode marine bien cuisinée et ciblée ne fera de mal à personne.

Motivés au départ par les vaillants cyclistes d’Alternatiba qui leur avaient demandé, pour leur dernière étape de leur tour de France, de se joindre à eux à Biarritz pour ramer pour la planète, les surfeurs et les surfeuses ne pouvaient en rester là. Et donc le G7 de devenir la destination d’une odyssée de dix mois toute à construire !

“Si tu arrives à bouger les surfeurs pour qu’ils prennent part à une manif, alors tu sais que c’est un mouvement d’ampleur”, a dit le surfeur pro et militant écologiste David Rastovich.

Ils étaient plus de 140 dans l’eau à 13° avec le givre couvrant la plage, samedi dernier à Guéthary. Et aussi des dizaines d’autres entre Guidel en Bretagne, Sanary-sur-Mer en Méditerranée, Bordeaux sur la Garonne et Pourville en Normandie… Prochaine rame, le same- di 2 février. Pour savoir où, les surfeurs ont un site www.ramepourtaplanete.com.

A une époque qui a l’art de faire des vagues et où tout peut arriver à tout instant, parions que les surfeurs sauront soulever les leurs… Pour mieux les surfer pour la planète. A suivre donc.