Goizeder TABERNA

L'ouverture des magasins le dimanche fait toujours grincer à Bayonne

La décision d’élargir le nombre de dimanches ouverts pour les commerces soulève encore des débats. La majorité des élus de gauche y voient une restriction des droits.

L'ouverture le dimanche dépend des accords de branche et d'entreprise.
L'ouverture le dimanche dépend des accords de branche et d'entreprise.

La mesure ne passe toujours pas à Bayonne. Quatre ans après la loi Macron, l’opposition bayonnaise s’oppose à davantage d’ouvertures des magasins le dimanche. Comme chaque année depuis son application, les conseillers municipaux ont exposé leurs positions sur cette possibilité qui pose la question du droit au repos dominical.

L’élu abertzale Jean-Claude Iriart a ouvert le débat. De plus en plus de personnes se trouvent, d’après lui, exposées à la perte progressive de ce droit. "Les raisons qui ont amené le législateur de 1906 à instaurer ce droit dans l’intérêt des salariés sont toujours d’actualité : n’aspirons-nous pas tous, salariés ou employeurs, à ce jour où l’activité s’arrête, pour tous en même temps, pour voir sa famille, ses amis, se consacrer aux loisirs, à la culture, aux activités sportives ou associatives ?", a-t-il interrogé. D’autant que le principe du volontariat serait à vérifier d’après Martine Bisauta,  "lorsque l’on voit la pression pour que les femmes travaillent [le dimanche]".

Sylvie Durruty reconnaît que ce sujet est clivant, mais au-delà des positions des groupes municipaux, elle pense qu’il faut prendre en compte la position des consommateurs : ils demandent plus de consommation le dimanche. Or, une enquête assurerait que la majorité des Français veulent que les magasins soient ouverts le dimanche, mais les trois quarts voudraient conserver le repos dominical, d’après Jean-Claude Iriart.

Le nombre d’ouvertures accordées dépend de la demande des commerces et cette année, Bayonne a décidé de limiter à neuf dimanches. Elle a comme règle de ne pas arriver aux 12 autorisés par la loi. L’élue d’opposition socialiste Colette Capdevielle et l’ancien socialiste rallié à la majorité municipale Jérôme Aguerre ont voté pour. L’adjointe au maire Martine Bisauta contre. Avant la loi de 2015 du ministre Emmanuel Macron, les magasins pouvaient ouvrir leurs portes jusqu’à cinq dimanches à l’an. La Ville de Bayonne profite de la possibilité offerte par la loi, "considérant les effets positifs attendus pour le commerce bayonnais lorsque des dérogations sont accordées lors de périodes propices à une forte fréquentation".

Plus qu’une politique de la demande, l’élu d’opposition Mathieu Bergé y voit une politique de l’offre. En plus, l’ouverture des magasins le dimanche ne serait pas génératrice de croissance et d’emploi, selon sa collègue Marie-Christine Aragon. La cause : le manque de pouvoir d’achat. "Ce qui est acheté le dimanche ne l’est pas sur semaine", estime-t-elle. De toute façon, "il est difficile de dépenser le dimanche l’argent qu’on n’a pas", tranche Martine Bisauta.

La veille, une délibération semblable a été votée au conseil municipal de Biarritz. A part l’abstention de l’adjoint au maire Louis Vial, les élus de droite comme de gauche ont voté pour, sans débat.