C’est une première. Un parti de la droite extrême entre dans un parlement de l’Etat espagnol depuis la mort de Franco en 1975. Partant de zéro, avec douze sièges aujourd’hui, le parti Vox créé en 2013, réalise une entrée fracassante au parlement d’Andalousie (8,4 millions d’habitants). Un territoire jusqu’à cette élection, bastion du PSOE. Un parti qui certes garde la première place, mais tombe de 47 à 33 sièges sur 109. La majorité absolue est à 55 sièges, pas assez pour la formation d’un gouvernement de gauche si une éventuelle union entre le PSOE et En avant l’Andalousie (coalition entre Podemos et IU) se réalisait. Ces deux derniers partis ne remportant que 17 sièges.

Par contre, la droite pourrait avoir une majorité entre les conservateurs du Parti Populaire (PP) qui ont remporté 26 sièges et ceux du Parti libéral Ciudadanos (Droite) passant de neuf à 21 sièges, mais sans parvenir à dépasser le PP. En s’alliant à Vox (12 sièges), les deux partis de droite obtiendraient une majorité de gouvernement avec 59 sièges. Une éventuelle alliance avec Vox qui n’a pas été rejetée par le PP et Ciudadanos. Le PSOE, quant à lui, n’est pas opposé à une alliance avec Cuidadanos afin de barrer la route à Vox. Rappelons que Vox est opposé à l’immigration, à l’indépendantisme catalan et aux autonomies, et demande l’abolition de la loi contre les violences faites aux femmes, jugée trop “politiquement correcte”.

Par ailleurs, le coordinateur général d’EH Bildu Arnaldo Otegi appelle à une manifestation aujourd’hui à Bilbo, afin de créer “une alliance antifasciste basée sur le droit à décider”. Pour Otegi, les résultats de cette élection andalouse sont pointés du doigt comme si le reste des droites dans l’Etat espagnol étaient sur des lignes plus raisonnables et centristes, alors qu’il est démontré que concernant des thèmes basiques de société, PP, Ciudadanos et Vox n’ont pas de différences de vues.