Anaiz Aguirre Olhagaray

Les associations pro et anti-PMA manifestent à Bayonne

L’Alliance Vita a manifesté ce jeudi midi devant la cathédrale de Bayonne, contre le projet de loi ouvrant la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. En réaction, les associations Les Bascos, Arcolan et le Planning familial 64 se sont rassemblées pour défendre "les mêmes droits pour toutes les familles".

La campagne "Touche pas à mon père" a été lancée ce jeudi 15 novembre dans 70 villes de l'hexagone. DR
La campagne "Touche pas à mon père" a été lancée ce jeudi 15 novembre dans 70 villes de l'hexagone. DR

C’est sous le slogan "Touche pas à mon père" qu’a manifesté ce jeudi midi devant la cathédrale de Bayonne l’Alliance Vita, une association "pro-vie" contre l'avortement et le mariage entre personnes du même sexe. Elle lance aujourd’hui une campagne à l’échelle de l’Etat français, pour protester contre le projet de loi instituant la PMA pour toutes les femmes. En réaction à ce rassemblement, l’association LGBT Les Bascos, Arcolan et le Planning familial 64 se sont réunies à proximité, "pour que toutes les familles aient les mêmes droits".

Actuellement, la PMA est réservée aux couples hétérosexuels infertiles ou qui risquent de transmettre une maladie à l’enfant. Lors de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était engagé à étendre ce droit aux femmes seules et aux couples de femmes.

Maylis Tachon, déléguée départementale d’Alliance Vita, estime que cette extension de droits revient à "amputer l'enfant de son lien paternel, que ce soit dans la généalogie ou dans son éducation". Savoir qui est son père est un "critère d'écologie humaine" pour elle. "La vie fait que parfois on est privé de son père, mais c’est différent que de provoquer délibérément l’absence d’un père".

Le désir d'enfant des couples de lesbiennes lui paraît "légitime", mais "il ne faut pas que l'émotion prenne le pas sur la raison". Maylis Tachon trouve "injuste" de "générer des familles monoparentales" alors que "35 % des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté", précise-t-elle. Alors que d'autres pays européens ont légalisé la PMA, pour la représentante d'Alliance Vita, c'est un "grand marché des gamètes" qui s'est développé.

Derrière une banderole arborant le slogan bilingue "Marchons pour que toutes les familles aient les mêmes droits", les associations LGBT plaident pour une reconnaissance du droit à la PMA pour tous les types de familles. Pour elles, la nouvelle loi viendrait "confirmer la reconnaissance de la diversité des formes de vie familiale permettant à un enfant de se construire, quelle que soit sa relation à ses origines et à sa filiation". Philippe Lacoste des Bascos argue qu'"il y a des enfants qui naissent de toutes les manières, de toute façon. Et ces enfants sont aussi respectables que ceux qui sont dans un couple hétérosexuel". Annoncé dans un premier temps pour début 2019, le projet de loi d’ouverture de la PMA à toutes les femmes devrait finalement être présenté par le gouvernement à l'été 2019.