AINHOA AIZPURU

“Il ne faut pas avoir peur de se lancer”

Michel Maya, maire de Tramayes, a répondu aux question de MEDIABASK. Sa commune, située dans le département de Saône-et-Loire, est la première collectivité de plus de 1000 habitants ayant tous ses bâtiments communaux alimentés à 100% en énergie renouvelable

Quels sont les avantages, autres qu’environnementaux, dont bénéficie aujourd’hui la commune de Tramayes suite à la mise en place de cette politique écologique volontariste ?

Michel MAYA : Tout d’abord, ces actions que nous avons menées ont permis de créer du lien entre les habitants. Un projet de développement durable provoque souvent l’adhésion d’un bon nombre de personnes même si ces dernières ne franchissent pas toujours le pas pour le faire chez eux. Quand une collectivité se lance dans une telle aventure, cela les rassure. A Tramayes, l’ambiance est plutôt favorable et les habitants se retrouvent dans le jardin partagé ou dans la cadre d’actions de sensibilisation menées par le foyer rural. Dans un second temps, la transition énergétique va générer de nouveaux besoins et la création d’emplois. Une opportunité à saisir et qui pourrait permettre de redynamiser des territoires ruraux.

Selon vous, quel est le rôle des collectivités territoriales dans la lutte contre le réchauffement climatique?

M.M : Elles ont un devoir d’exemple et doivent montrer la voie autant que possible. Par exemple, lorsqu’une commune doit réaliser des travaux sur des bâtiments publics, il est à mon sens nécessaire d’aller le plus loin possible en terme de rénovation énergétique et d’en afficher les résultats. Cela nous permet de montrer aux habitants que ces travaux sont réalisables, mais aussi rentables. En leur montrant la procédure à suivre, nous espérons les inciter à choisir eux aussi cette voie.

Quels conseils donneriez-vous à un élu souhaitant mener sa commune vers la transition énergétique et écologique ?

M.M : D’une part, il ne faut pas avoir peur de se lancer. Généralement ce type d’opération, si elle est bien encadrée, est rentable aussi bien d’un point de vue écologique que financier. D’autre part, il ne faut surtout pas s'isoler mais aller chercher du soutien et des conseils. Le Réseau national des territoires à énergie positive rassemble par exemple de nombreux élus ou techniciens de communes rurales. On y échange les bonnes pratiques de manière à pouvoir les dupliquer sur les différents territoires. Le partage et la solidarité vont être une clé dans la réussite du défi climatique. Je suis particulièrement touchée d’avoir participer à convaincre les élus de Mauléon dans leur projet de construction d’une chaufferie bois. Je considère ceci comme un exemple d'échange entre élus qui a pu faire avancer les choses.