Goizeder TABERNA

Max Brisson prône le rassemblement pour Biarritz

Le sénateur et ancien élu municipal d’opposition a ouvert une phase d’observation avant de se prononcer sur son éventuelle candidature aux prochaines élections.

Max Brisson défend la position de l'exécutif dans le dossier de l'Hôtel du Palais. © Isabelle MIQUELESTORENA
Max Brisson défend la position de l'exécutif dans le dossier de l'Hôtel du Palais. © Isabelle MIQUELESTORENA

Max Brisson a voulu couper court aux rumeurs sur son éventuelle candidature pour les élections municipales de 2020, lors d’une conférence de presse tenue jeudi 20 septembre. Mais Philippe Séguin l’a un brin trahi. Une de ses citations s’est glissée dans la déclaration du sénateur biarrot : "Un mandat, ça se scelle pendant la campagne". Tout laisse penser qu’il y travaille déjà.

Il n’a pas précisé pour autant ses intentions, 17 mois avant les échéances électorales. "Je me déterminerai en fonction de qui sera le mieux à même de défendre [un large rassemblement] pour l’avenir de notre ville, pour l’avenir de Biarritz. C’est cela et rien d’autre qui déterminera si je me présente, qui je soutiens, dans quelle équipe je serai". Il va donc prendre le temps de "scruter" la sincérité des candidats potentiels et leur capacité à porter un projet pour leur ville. Il prendra sa décision selon des critères définis au préalable.

1) Rassembler dès le premier tour

A la méthode Veunac, il préfère celle de ses prédécesseurs Didier Borotra ou Guy Petit. Celle du rassemblement le plus large possible dès le premier tour. "Plus la base du regroupement sera large dès le premier tour, plus l’équipe sera soudée pour porter un projet nourri par l’enrichissement des sensibilités", a avancé le sénateur de la cité balnéaire. Une union qui s’appuierait "sur un socle politique durable et efficace".

M. Brisson veut rassembler des sensibilités et pas forcément des partis, des étiquettes. "L’histoire de cette ville n’est pas celle des logiques politiciennes. Le jeu d’appareil, j’en ai beaucoup goûté et j’en suis beaucoup sorti", a rappelé celui qui a dû laisser son siège de secrétaire départemental des Républicains en 2016. Et d’ajouter : "je serai le pilote de moi-même". Il ne semble pas avoir pris le bateau avec les dirigeants de son parti, pas plus qu’avec ses anciens co-listiers.

2) Thèmes à aborder

Au-delà du "bal des égos et des ambitions", Max Brisson souhaite ouvrir le débat sur des thèmes qu’il considère majeurs pour l’avenir de Biarritz. Sa décision découlera des positions que prendront les uns et les autres sur ces questions. Il place l’identité biarrote au centre de la réflexion. Appauvrissement de la vie dans les quartiers, diminution de la population, désertion des jeunes… il estime que cette identité est menacée. "Elle pose avec acuité la question de la construction de logements locatifs et donc, la manière dont la ville pense la gestion de son vaste patrimoine", suggère-t-il.

Puis, il interroge la place de la ville dans le territoire. Le sens de la marque Biarritz Pays Basque, l’espace accordé à la langue et à la culture basques sont autant de réflexions qui pourraient apporter des réponses. Il se penche également sur le rapport avec l’océan, et prône "l’exemplarité océane" en matière d’assainissement, de qualité des eaux de baignade et de transparence.

Inspiré par le "nouveau souffle" apporté par la municipalité dans les années 90 autour du surf et de la politique culturelle, M. Brisson défend le besoin de trouver un nouvel élan autour de thématiques qui pourraient être l’océan, l’art de vivre, le bien être ou les sports qui font l’identité de la ville. Tout cela en conservant "l’équilibre de la cité". Un équilibre s’appuyant sur les mobilités, les commerces, les animations.

3) Lignes infranchissables

La position ouverte de Max Brisson a tout de même des limites. Il ne sera pas du côté "de ceux qui prônent le repli et n’affichent pas d’ambition pour Biarritz", ni "de ceux qui voudront contribuer au morcellement politique de notre ville", pas plus "de ceux qui envisagent la vente des murs de l’hôtel du Palais".

Alors que le conseil municipal se déchire sur l’avenir de l’établissement hôtellier de luxe, l’ancien conseiller municipal rappelle que le débat sur la vente du fonds de commerce a eu lieu il y a deux ans. Le choix du contrat de gestion ayant été fait, "tout retour en arrière aujourd’hui provoquerait une crise économique et sociale redoutable pour l’hôtel". Il a ensuite loué les avantages du contrat de gestion : "c’est une gestion privée, et la préservation des intérêts de la ville, de son patrimoine et des assurances quant au positionnement de l’hôtel".

4) Sur la crise municipale

Lors de son intervention, l’ancien élu d’opposition en place jusqu’en 2017, a pris la précaution de ne pas attaquer directement le maire, Michel Veunac. On ne sait jamais de qui on aura besoin : dans un entretien accordé à Sud Ouest, son ancien adversaire a déclaré qu’il rendrait publique sa décision de se présenter ou pas aux municipales après le sommet du G7, prévu en août 2019.

Max Brisson a tout de même fait un constat : la gouvernance municipale est en crise. Du haut de sa fonction de sénateur, il a évité de rentrer dans l’arène. Il n’a pas nommé les protagonistes de cette crise qui appauvrit, selon lui, le débat municipal "au point de le rendre délétère". Le responsable : l’alliance des seconds. "Les rabibochages du second tour ne font pas une équipe municipale", constate le vainqueur du premier tour des municipales de 2014. Ce qui le conforte dans sa stratégie de rassemblement dès le premier tour.

Seule critique directe à l’exécutif municipale, la gestion du débat sur le réaménagement de la plage de Marbella. "Le dialogue aurait dû être davantage construit sur la confiance partagée, mais le cadre juridique aurait également dû être posé clairement dès le lancement du projet". Il regrette que le débat se soit envenimé et que l’impossibilité de reconstruire les bâtiments existants sur les lieux du fait de la loi Littorale n’ait pas été évoquée dès le départ.

Dans l’immédiat, il propose de poursuivre le confortement de la falaise par le nord, ce qui laisserait du temps pour prolonger les discussions sur la partie de Marbella. Pour sa part, il est pour la conservation de "l’essentiel" de la plage, affirmant que des solutions techniques existent, et la construction d’une promenade piétonne depuis la Côte des Basques.