Anaiz Aguirre Olhagaray

François Amigorena condamné à trois ans d’inéligibilité

L’espoir d’un recours est trop mince pour que l’élu biarrot, condamné par le Conseil Constitutionnel, ait encore une chance de se porter candidat aux élections municipales de 2020.

François Amigorena tentera de déposer un recours, mais les chances d'obtenir gain de cause avant les prochaines élections municipales semblent minces.
François Amigorena tentera de déposer un recours, mais les chances d'obtenir gain de cause avant les prochaines élections municipales semblent minces.

Les bras lui en sont tombés. François Amigorena a appris, vendredi 7 septembre par un courriel du Conseil constitutionnel, sa condamnation à trois ans d’inéligibilité. Une sentence pour le moins disproportionnée, pour une erreur de formalité remontant à l’époque où il s’était porté candidat aux élections législatives de 2017. Une candidature dont il avait annoncé le retrait dans les colonnes de MEDIABASK. Dans un billet paru sur son blog le 9 septembre, l’élu biarrot déroule l’historique des faits.

Par un courrier daté du 15 décembre 2017, F. Amigorena informait le Conseil Constitutionnel de sa démarche, en reconnaissant sa bévue. Le 22 mai, il avait publiquement annoncé le retrait de sa candidature, qui n'avait duré que trois jours. En conséquence, il n'avait "délibérément fourni aucun matériel électoral", ni "ouvert de compte de campagne, sollicité ou reçu de dons". Ayant "malgré lui" obtenu trois voix aux élections, soit moins d'1 % des suffrages. De ce fait, F. Amigorena se justifie en affirmant qu'il n'était pas tenu de transmettre son compte de campagne, qui d'ailleurs n'existait pas, "faute de dons". Sa seule erreur, admet-il, "a été de jeter les formulaires de reçus-dons qui m’avaient été remis en préfecture au lieu de les leur renvoyer comme j’aurais dû le faire". La missive de F. Amigorea est restée lettre morte. Aucun autre échange n’a suivi, jusqu’à la réception du courriel fatidique le 7 septembre dernier.

"J’ai eu la curiosité de savoir quels types de fautes ou de délits avaient commis d’autres élus par le passé et qui avaient été condamnés à trois ans d’inéligibilité. Je suis tombé, au hasard, sur du détournement de fonds, de la corruption passive, du dépassement de plafonds de campagnes, du dépassement sérieux, pas trois euros, donc… Ce qui me choque, ce qui me déçoit c’est que de facto je me retrouve dans le même sac que des élus qui ont détourné de l’argent public, procédé à des faits de corruption ou explosé leurs plafonds de campagne. Honnêtement, ça ne me paraît pas très juste" a fustigé F. Amigorena.

Des espoirs qui s’envolent pour celui qui comptait briguer le mandat de maire de Biarritz aux prochaines élections municipales de 2020. "J’ai consulté un professeur agrégé en droit constitutionnel, et manifestement il semble que les espoirs soient minces. Mais je ne me positionnerai pas avant d’obtenir sa réponse. S’il existe des recours, j’irai jusqu’au bout de ces recours, mais aujourd’hui je n’ai même pas la certitude juridique qu’ils existent".