"La procédure de révision du plan local d’urbanisme suit son cours normal" a assuré la maire d’Arbonne. Marie-José Mialocq défend le nouveau PLU de sa commune et le projet de lotissement Etxeta, affirmant que c'est pour empêcher les spéculateurs privés de s'emparer de la parcelle que le municipalité a entrepris d'acquérir le terrain pour y construire un lotissement communal. "Le projet de PLU a été arrêté par la CAPB le 21 juillet 2018 après concertation avec les services de l’Etat et la Chambre d’Agriculture" a affirmé la maire, en réaction aux critiques des élus d'opposition.

Assurant que les paysages agricoles, la qualité de vie et la continuité écologique seraient préservés dans l’avenir à Arbonne, M.-J. Mialocq a présenté quelques chiffres : "D’abord, la consommation foncière prévue pour les dix prochaines années est en baisse de 55% par rapport à celle de la période 2007/2017. Ensuite, la zone agricole recouvre 42% du territoire communal, la zone naturelle 41,6% et la zone urbanisée seulement 16,4%. C’est donc 83,6% de la surface communale qui est préservée" a conclu l’édile d’Arbonne. Pour l’association Lurzaindia et le syndicat ELB, ce sont "21 hectares encore artificialisés, comparé au précédent projet qui prévoyait de consommer 26 hectares".

Xabi Aphesteguy de la liste d’opposition Arbona Bihotzean affirme que la commune aurait fait passer en zone naturelle des terrains déjà construits. Dans un communiqué daté de juillet 2018, les opposants s’insurgent : "Quand nous parlons d’espaces agricoles, nous voulons parler de véritables terrains cultivables. Ce n’est pas en reversant des parcelles construites en terrains agricoles ou naturels que nous allons préserver les espaces agricoles cultivables".

Empêcher la spéculation immobilière

M.-J. Mialocq a précisé que le lotissement Etxeta n’accueillerait que huit habitations et que la zone était constructible sur la base d’un certificat d’urbanisme et d’une déclaration préalable. "Ce n’est pas ma décision qui l’a rendu possible, c’est la conséquence du PLU de 2006, adopté par la municipalité de l’époque." Adopté, mais retoqué par les services de l’État en janvier 2017. "Le diagnostic agricole doit être mis à jour. Les terrains situés dans le Coeur Agricole d’Arbonne, notamment la parcelle AX 146, doivent être reversés en zone agricole en cohérence avec le diagnostic agricole", recommandait le préfet.

Le 18 octobre 2017, Lurzaindia menait une action sur le terrain en question, dénonçant "une énième vente spéculative". La maire d’Arbonne s’explique. "Le terrain étant constructible, un promoteur privé portait un projet de lotissement. Nous sommes alors entrés en contact avec le propriétaire du terrain pour qu’il le cède à la commune, au prix fixé par les Domaines, afin d’y aménager un lotissement communal rendant possible l’accession maîtrisée. C’est quand-même préférable que de le voir dévolu à la spéculation immobilière et accueillir majoritairement des résidences secondaires". M.-J. Mialocq se dit fière d’avoir défendu en tant que maire "un projet public, garant de l’intérêt général, plutôt que de laisser faire le marché de l’immobilier".

Après consultation des partenaires publics associés, le PLU d’Arbonne fera l’objet d’une enquête publique à l’automne prochain. M.-J. Mialocq a rappelé que "tous les Arbonars sont invités à s’y exprimer". Le projet sera soumis à l’approbation par la CAPB début 2019.