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Le service national universel suscite les critiques des jeunes

Le service national universel (SNU), promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne électorale, a été présenté ce mercredi 27 juin, en conseil des ministres. D’une durée d’un mois obligatoire autour de l’âge de 16 ans, il sera lancé à l’été 2019. Le projet suscite méfiance et perplexité chez les premiers intéressés, notamment de la part des organisations étudiantes et de jeunesse dont les jeunes abertzale d'Aitzina.

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a présenté le service national universel le 27 juin à l'Élysée.
Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a présenté le service national universel le 27 juin à l'Élysée.

Le service national universel dont les grandes lignes ont été présentées ce mercredi en conseil des ministres n’ira finalement pas aussi loin qu’annoncé au départ. Il durera un mois et sera obligatoire pour tous, garçons et filles.

Les jeunes auront la possibilité de s’engager jusqu’à trois, six ou douze mois s’ils le souhaitent. La première phase d’un mois, potentiellement pendant les vacances scolaires, sera constituée de deux phases : "quinze jours d’intégration avec un brassage social et un hébergement collectif" et quinze jours "plus personnalisés par groupe de quinze". Les participants suivront notamment des séances d’éducation civique, de formation aux premiers secours et d’information sur l’armée. La deuxième phase, facultative, s’adressera aux jeunes entre 16 et 25 ans qui souhaitent s’engager davantage pour trois, six ou douze mois dans la culture, la défense, l’environnement, l’aide à la personne ou le tutorat.

Une consultation sera lancée durant l’automne par le groupe de travail qui a réfléchi à la mise en œuvre du service national universel. Elle permettra d’en définir le contenu en détail. Les conclusions de ce groupe de travail seront rendues à la fin de l’année 2018.

Le projet suscite réserves et scepticisme dans les rangs de l’opposition qui en pointe les contours flous. De plus, ces opposants dénoncent son coût potentiel, le casse-tête posé par l’hébergement et l’encadrement de centaines de milliers de jeunes par an et son caractère obligatoire. Les principales organisations lycéennes, étudiantes et de jeunesse se sont elles aussi exprimées contre ce projet.

Pour Aitzina, ce service national universel est une promesse de campagne d’Emmanuel Macron "en accord avec sa vision sécuritaire et centralisée de l’Etat". Les jeunes abertzale dénoncent l’objectif d’un gouvernement qui souhaite que les nouvelles générations "cautionnent cette armée qui sème la guerre et la misère en Afrique et au Proche-Orient en servant les intérêts impérialistes de la France". Ils affirment par ailleurs que la mixité sociale ne se décrètera pas par le biais de ce projet, "comme s’ils pouvaient nous faire croire que la sacro sainte République assure et est garante de l’égalité des chances à l’école et dans le monde du travail". Pour Aitzina, les jeunes n’ont pas besoin du service national pour apprendre ce qu’est l’engagement. "Les associations culturelles, les mouvements étudiants, les gaztetxe et les luttes sociales sont le théâtre des revendications collectives de la jeunesse".